Il y a 80 ans, Espagne octobre 1934 : La Seconde République contre la classe ouvrière08/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2410.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Il y a 80 ans, Espagne octobre 1934 : La Seconde République contre la classe ouvrière

En octobre 1934, la Seconde République espagnole, issue des élections d'avril 1931, avait trois ans d'existence. Les ouvriers et les paysans pauvres avaient espéré que les dirigeants de la coalition républicano-socialiste qui constituait le gouvernement feraient des réformes et soutiendraient leurs luttes comme ils l'avaient promis. Mais il fut rapidement évident que leurs belles paroles étaient destinées à calmer les esprits. Pire, ces dirigeants firent le choix de freiner ou même de s'opposer aux luttes ouvrières et paysannes en même temps qu'ils laissaient les mains libres aux classes possédantes et aux forces politiques réactionnaires qui reprenaient l'offensive.

Déjà, en novembre 1933, une insurrection paysanne, à Casas Viejas dans la province de Cadix, avait été écrasée par les militaires et les groupes d'extrême droite. Dans le même temps, la droite réactionnaire regroupée dans la Confédération espagnole des droites autonomes (CEDA) - un parti de type fasciste - , dirigée par Gil Robles, en profita pour passer à l'offensive sur le plan électoral et remporta les élections. Alors que dans différentes régions la classe ouvrière et la paysannerie réagissaient, les dirigeants républicains et socialistes s'inclinaient face à la pression des possédants et des militaires qui rêvaient de revenir au pouvoir.

Loin de s'appuyer sur la force d'un mouvement ouvrier et paysan qui se développait, ces dirigeants laissèrent faire les forces réactionnaires, la police, l'armée et les groupes fascisants.

Lorsque, dans les premiers jours d'octobre 1934, le gouvernement en place accueillit dans ses rangs quatre membres de la CEDA, il y eut des réactions avec des grèves, des manifestations dans de nombreuses villes et régions. Cependant les organisations du mouvement ouvrier, aussi bien celles de la mouvance socialiste que celles de la mouvance anarchiste, ne firent rien pour unifier les luttes qui se développaient. Celles-ci restèrent dispersées au moment où il aurait fallu donner une orientation politique révolutionnaire aux ouvriers et aux paysans en lutte.

Or cette perspective était indispensable pour ceux qui répondaient aux appels à la grève dans les grandes villes du pays, et dans les régions. Comme elle l'était pour les dizaines de milliers de combattants de la Commune des Asturies. Ceux-ci osèrent aller à l'assaut du pouvoir, dans la région d'Oviedo, en espérant que leur insurrection serait contagieuse, mais, isolés, ils furent exterminés.

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