Fonderies Montupet : Salaires en baisse, fortunes en hausse08/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2410.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderies Montupet : Salaires en baisse, fortunes en hausse

À l'automne 2011, les travailleurs des Fonderies du Poitou-Aluminium, à Ingrandes près de Châtellerault dans la Vienne, avaient mené une grève de huit semaines pour s'opposer à la volonté de leur patron, le groupe Montupet, de leur imposer un plan de compétitivité consistant à baisser leurs salaires de 25 %. Montupet avait dû reculer, avant finalement de se mettre en cessation de paiement puis de laisser la place à un repreneur.

Mais Montupet, comme on peut s'en douter, n'a pas trop souffert de cet épisode. Il possédait alors, et encore aujourd'hui, une usine à Châteauroux dans l'Indre et une encore à Laigneville dans l'Oise, sans parler des travailleurs qu'il exploite au Mexique et en Bulgarie.

Le groupe se porte plus que bien. Ainsi, le 22 septembre dernier, l'action Montupet battait des records à la Bourse. Les boursicoteurs fêtaient l'annonce d'un bénéfice net à 26 millions pour le semestre, en hausse de 33 %, selon les chiffres publiés par le journal Les Échos, avec des perspectives tout aussi radieuses pour les mois à venir.

Montupet se vante sans complexes d'avoir augmenté ses profits deux fois plus que ses ventes, notamment grâce aux gains de productivité et à « la stabilité des frais de personnel ».

Quant aux patrons du groupe, Stéphane Magnan et Marc Majus, ils ont aussi battu des records. Dans le palmarès annuel des grosses fortunes du pays établi par le magazine Challenges, c'est eux qui ont connu la plus forte hausse : 353 % de plus en un an, pour aboutir à 185 millions.

La « stabilité des frais de personnel », ce n'est pas pour tout le monde... En tout cas, pas pour ceux qui demandaient aux ouvriers de baisser leurs salaires de 25 %.

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