35 heures : Une campagne contre les droits des salariés08/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2410.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

35 heures : Une campagne contre les droits des salariés

Dans la campagne contre les 35 heures, la même partition est jouée à la fois par les cuivres de la droite et par les violons de la gauche : la baisse du temps de travail plomberait la compétitivité des entreprises et freinerait les embauches.

Il y a là une belle hypocrisie, car la loi des 35 heures n'impose pas du tout un maximum légal, bien des travailleurs le savent et le vivent. Le temps de travail effectué par les salariés est en moyenne de 39,5 heures. Ce chiffre serait même de 40,5 heures si l'on calculait le temps total de présence, et non le « temps de travail effectif » qui décompte les temps d'habillage, douche, pause, etc.

Les politiciens qui pourfendent la loi sur les 35 heures omettent de rappeler qu'un patron peut, grâce à la flexibilité qu'elle prévoit, porter le temps de travail hebdomadaire jusqu'à 44 heures (voire plus) dans les périodes où cela l'arrange, les 35 heures n'étant qu'une moyenne annuelle. La loi Aubry n'avait fait que soumettre les heures au-delà de 35 heures à une majoration, laquelle a d'ailleurs été réduite depuis, et les patrons ne se privent pas d'imposer de nombreuses heures supplémentaires.

En quoi la loi Aubry gênerait-elle l'activité des entreprises ? On estime que la flexibilité a permis aux patrons de réaliser des gains de productivité de presque 5 %, ce qui signifie une augmentation équivalente des charges de travail des salariés.

La loi Aubry aurait-elle vidé les caisses patronales ? C'est tout l'inverse car, depuis, les patrons bénéficient non seulement du blocage des salaires mais aussi du fait que le gouvernement a offert de considérables exonérations de cotisations sociales - jusqu'à 26 % du salaire pour un smicard.

Bref, si les patrons n'embauchent pas, cela est dû à tout autre chose que les 35 heures. Pleurer sur les malheurs des entreprises est une attitude habituelle des larbins politiques de la bourgeoisie et de ces mêmes patrons qui reçoivent du gouvernement plus que ce qu'ils lui demandent.

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