Travail de nuit : De plus en plus de salariés concernés27/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2404.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travail de nuit : De plus en plus de salariés concernés

Un rapport de la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) a révélé qu'en 2012 plus d'un salarié sur sept travaillait la nuit habituellement ou occasionnellement, soit 3,5 millions de personnes, un million de plus qu'en 1991.

Les femmes sont de plus en plus touchées par ces horaires décalés : en 2012, elles représentaient 30 % des travailleurs de nuit, contre 20 % en 1991. En cause, une loi de 2001 qui, sous prétexte de rétablir l'égalité, a autorisé le travail de nuit des femmes dans l'industrie.

Cela montre la dégradation des conditions de travail, et l'aberration que représente le fonctionnement de l'économie capitaliste. Car, s'il est nécessaire que certaines professions soient mobilisées en permanence, comme dans le domaine de la santé ou les pompiers par exemple, cela ne se justifie pas dans l'industrie. Fabriquer des voitures la nuit, faire tourner les usines 24 heures sur 24, ne sert qu'à faire des économies sur les coûts de production et à remplir les portefeuilles des actionnaires.

Tout cela se fait au prix de la santé des salariés. Les rapports indiquent en effet que le travail en horaires décalés a de graves conséquences sur le long terme : une tension accrue, des risques cardio-vasculaires plus importants, des dépressions, des troubles digestifs, et probablement un risque de cancer plus élevé, en particulier pour le cancer du sein. 43 % des travailleurs de nuit pensent ainsi qu'ils ne tiendront pas jusqu'à leur retraite. Et tout cela pour gagner en moyenne 8 % de plus qu'un salarié de jour !

Bien sûr, les patrons prétendent que, pour les travailleurs, le travail de nuit est un choix délibéré. Mais quel choix y a-t-il réellement quand les salaires de jour sont trop faibles pour s'en sortir ? Quel choix y a-t-il réellement entre laisser de côté sa vie de famille et sa santé, et ne pas arriver à joindre les deux bouts ? L'augmentation du travail de nuit montre encore, s'il en était besoin, l'ampleur des attaques contre le monde du travail, et la nécessité vitale d'y mettre un coup d'arrêt.

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