Montebourg, Hamon, Filippetti hors du gouvernement... : Éviter de couler avec le navire27/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2404.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Montebourg, Hamon, Filippetti hors du gouvernement... : Éviter de couler avec le navire

Le dernier coup d'éclat d'Arnaud Montebourg a été le bon. Le voilà en dehors du gouvernement, entraînant avec lui l'ex-ministre de l'Éducation nationale Benoît Hamon, et Aurélie Filippetti, ex-ministre de la Culture. Montebourg était au gouvernement depuis l'élection de Hollande.

Même s'il a toujours eu le souci de cultiver une image d'indépendance, il s'est toujours totalement soumis aux choix gouvernementaux.

De la fermeture du site ArcelorMittal de Florange à la vente d'Alstom, en passant par celle de Bouygues Telecom, Montebourg n'a certes raté aucune occasion de se montrer. Mais cela n'a jamais eu la moindre conséquence positive pour les travailleurs des entreprises concernées. Et, au bout du compte, Montebourg n'a fait qu'avaliser et justifier les choix patronaux. Les travailleurs de PSA d'Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis doivent même se souvenir que, dans leur lutte contre la fermeture de leur usine, après avoir surfé sur le sentiment d'indignation dans l'opinion publique, Montebourg a rapidement été l'avocat... du plan patronal de suppressions d'emplois.

Dans ses grandes envolées, Montebourg aime dénoncer les conséquences catastrophiques des politiques d'austérité. Passons sur le côté fantoche d'un ministre de l'Économie critiquant la politique économique dont il est lui-même responsable. Mais sur le fond, au-delà de la dénonciation, lui et ses acolytes ne proposent que de servir les mêmes potions avec une sauce à peine moins amère. Ainsi, ils ne remettent pas en cause les 50 milliards d'euros d'économies annoncés pour les trois ans à venir dans le budget de l'État, qui vont se traduire par des coupes sévères dans tous les services publics et qui iront directement ou indirectement dans les caisses du patronat. Ils proposent juste qu'une toute petite partie soit restituée à la population sous forme de baisse d'impôts, histoire de mieux faire passer la pilule.

Mais le patronat ne lâchera même pas cette petite partie. Car la crise aiguise son âpreté au gain et, à peine le gouvernement lui a-t-il offert quelque chose, qu'il en réclame une autre. Les dirigeants politiques comme Montebourg le savent très bien. Alors, en rendant leur tablier de ministre, Montebourg et ses acolytes espèrent surtout échapper au discrédit grandissant qui frappe Hollande, Valls et tous ceux qui gouvernent avec eux, voire les soutiennent, et ils espèrent jeter un peu de poudre aux yeux d'ici les prochaines élections.

L'économie capitaliste ne se dépêtre pas du marasme économique et le gouvernement s'enfonce toujours plus bas dans les sondages. Stopper la paupérisation des couches populaires ne peut se faire que d'une seule manière : en faisant payer le grand patronat. Tous ceux qui défendent d'autres prétendues « solutions alternatives », comme Montebourg, ne sont que des marchands d'illusions.

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