États-Unis, Crise des subprimes : amendes contre les banques : hypocrisie record27/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2404.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis, Crise des subprimes : amendes contre les banques : hypocrisie record

Les amendes payées par les plus grandes banques américaines pour échapper aux poursuites de l'État américain pour leur rôle dans la crise des subprimes ne cessent de battre des records. Après JPMorgan qui avait déboursé 13 milliards de dollars en 2013 et Citigroup qui acceptait de payer 7 milliards de dollars en juillet dernier, c'est maintenant au tour de Bank of America, avec 17 milliards de dollars.

Les sommes en jeu paraissent - et sont - énormes. Ces sanctions spectaculaires permettent aux autorités américaines de se donner l'image de lutter contre les « abus » des banques et d'agir fermement pour l'assainissement du capitalisme. Elles permettent aussi aux banques concernées de rétablir leur image quelque peu écornée. Mais il s'avère que les sanctions ne sont pas si lourdes qu'il peut sembler au premier abord.

En effet, malgré les 50 milliards de dollars qu'ont dû débourser les quatre principales banques américaines en 2013, elles ont finalement dégagé 65 milliards de dollars de profits. Les pénalités infligées n'ont donc amputé leurs profits que de moins de la moitié..

Ces pénalités sont négligeables devant les sommes que l'État américain a mises sur la table pour renflouer le secteur bancaire suite à la crise de 2008. Et il va maintenant aider les grandes banques à payer leurs pénalités ! En effet une partie des montants qu'elles vont débourser seront déductibles de leurs revenus imposables !

Sur les 17 milliards que doit Bank of America, 9,65 milliards seront versés aux autorités et le reste, 7 milliards, devrait prétendument servir à alléger les mensualités des ménages surendettés qui continuent néanmoins à se faire saigner par les banques. C'est en fait une aide indirecte aux banques, pour que leurs débiteurs puissent continuer à payer.

Si les politiciens et officiels américains essaient de faire illusion avec ces « sanctions », la Bourse ne se trompe pas sur leur sens : le jour où l'arrangement entre l'État et Bank of America a été conclu, l'action de l'entreprise a bondi de plus de 4 %. Quant à ceux dont la vie a été brisée par des crédits dont ils ont été incapables de rembourser les traites du jour au lendemain, aux millions de propriétaires qui ont perdu leur maison hypothéquée, ils ne sont pas près d'être indemnisés.

Partager