Ebola : L'urgence c'est maintenant27/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2404.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ebola : L'urgence c'est maintenant

L'épidémie due au virus Ebola s'étend en Afrique de l'Ouest. Elle ne touche plus seulement les villages de la brousse mais se répand dans les villes, et notamment dans Monrovia, la capitale du Liberia. La quasi-absence d'infrastructures sanitaires et l'incurie des États des pays concernés amplifient les zones d'extension de la maladie et le nombre de victimes.

L'OMS dénombre pour l'instant quatre pays touchés et près de 1 500 victimes, mais ses responsables affirment eux-mêmes que ces chiffres sont sous-estimés, et des cas suspects sont apparus dans de nombreux autres pays, y compris hors de l'Afrique de l'Ouest. Un responsable de l'ONU parle de « guerre » contre le virus qui devrait durer six mois. Pour l'instant, les moyens mis en oeuvre par ces organismes internationaux apparaissent dérisoires face à l'ampleur de la catastrophe.

On a pu voir cette semaine deux Américains guéris de la maladie. Ils ont été rapatriés aux États-Unis, hospitalisés en isolement et ont bénéficié des soins les plus modernes, y compris de traitements expérimentaux. Ils n'ont pas transmis le virus à leurs soignants ou à leur entourage. Ce qui prouve qu'il est parfaitement possible de contrôler sa diffusion. À l'inverse, à Monrovia, l'armée et la police ont bouclé violemment un bidonville de 75 000 personnes dans lequel il ne reste plus semble-t-il aucun soignant. Certains pays africains tentent de fermer leurs frontières et plusieurs compagnies aériennes suppriment leurs vols. Ces mesures n'ont aucune chance d'enrayer la progression du virus. En compliquant l'accès aux soins et aux informations, elles risquent même de favoriser sa progression.

Il n'est pourtant pas impossible de lutter contre ce virus en Afrique. Il serait nécessaire avant tout d'isoler les malades et les morts, d'équiper les soignants en matériel de protection et d'utiliser du matériel de soins à usage unique. Cela ne représenterait pas une dépense démesurée, en tout cas bien inférieure aux sommes utilisées dans les guerres que les pays riches mènent un peu partout dans le monde.

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