Amiante : 100 000 décès annoncés27/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2404.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Amiante : 100 000 décès annoncés

Le haut conseil de la Santé publique, dans son dernier rapport, estime que le nombre de morts dues à l'amiante pourrait atteindre 100 000 d'ici 2050.

Il reprend et confirme les chiffres déjà donnés par l'Institut de veille sanitaire (INVS) : les décès provoqués par l'amiante, largement utilisé dans l'industrie et la construction jusqu'à son interdiction en 1997, ne sont pas près de baisser. Les estimations se situent entre 50 000 et 75 000 morts par cancers du poumon, et entre 18 000 et 25 000 par cancers de la plèvre (mésothéliome). Selon les travaux menés par cet institut, il y aurait déjà eu entre 61 000 et 118 000 décès, simplement entre 1955 et 2009.

Mais l'amiante existe toujours, dans nombre de bâtiments industriels, et même d'habitations. La presse par exemple a parlé de la tour Montparnasse, dont l'air est saturé d'amiante. Plusieurs organismes ont préconisé un nouveau seuil de déclenchement des mesures de protection contre l'amiante, actuellement fixé à 5 fibres par litre d'air. Beaucoup d'experts préconisent d'abaisser ce seuil, l'estimant trop élevé. Par exemple l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail) recommande de le fixer à 0,5 fibre par litre, partant du principe évident que, moins il y a d'amiante, mieux c'est pour la santé humaine.

Malheureusement, le haut conseil préconise... de ne rien faire car, dit-il, « un abaissement prématuré pourrait même être contre-productif, car conduisant à une augmentation sensible des analyses, des travaux et des déchets à gérer ».

C'est vrai, les désamiantages coûtent très cher, ce sont des opérations lourdes à gérer, et parfois faites à moindre coût, au risque de mettre en péril la santé des ouvriers qui les mettent en oeuvre. Mais la faute à qui ? Pourquoi les principaux responsables, industriels et professionnels du bâtiment, qui ont utilisé à très grande échelle l'amiante en en connaissant les dangers mortels, n'ont-ils jamais été mis à contribution pour tenter de réparer les conséquences mortelles de leurs pratiques ?

Pourquoi, en France, aucun procès pénal contre les patrons et les autorités complices responsables de ce crime de masse n'a-t-il pu avoir lieu ?

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