Ukraine : La guerre en Europe20/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2403.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ukraine : La guerre en Europe

Le gouvernement ukrainien a beau ne parler que d'une opération antiterroriste, c'est une véritable guerre qui l'oppose aux forces dites prorusses dans l'est du pays. Et c'est avec tous les moyens militaires dont dispose un État - étoffés en matériel fourni par des puissances « amies », le tout encadré par des conseillers militaires occidentaux - que Kiev tente de réduire à merci le Donbass industriel et sa population.

Des centaines de milliers de réfugiés ont déjà fui la région. Mais dans les « républiques » de Donetsk et de Lougansk, assiégées, privées d'eau, de médicaments, de téléphone, de ravitaillement, comment survivent les un ou deux millions d'habitants restants, sans travail, sans salaire, et pilonnés nuit et jour par l'artillerie et l'aviation ?

De cela, les médias et les gouvernements occidentaux ne disent rien. Ils n'ont de compassion, au moins affichée, que pour les « bonnes » victimes, celles du camp qui leur fait allégeance.

Certes, les dirigeants séparatistes du Donbass, soutenus par des pans dirigeants de l'appareil d'État russe, sinon par Poutine, sont des hommes de main sanguinaires. Ce sont des bandits à la solde de certains oligarques, des gangsters que bénissent les popes et les nationalistes grands-russiens, des voyous qui s'enrichissent dans le pillage de la région. Mais ceux d'en face, les dirigeants de Kiev, ne valent pas mieux. La seule différence est qu'ils agissent à plus grande échelle et avec la bénédiction de la « communauté internationale ». Autrement dit, des grands États impérialistes d'Amérique et d'Europe. Et peu importe à ces derniers si leurs protégés kiéviens doivent mettre le Donbass à feu et à sang pour le réduire, et ensuite se glorifier d'y avoir rétabli leur légalité, sinon leur pouvoir.

C'est au nom de la « démocratie », label que leur ont décerné par avance l'Amérique et l'Union européenne, que les milliardaires qui dirigent l'État ukrainien - Porochenko, le président, Iatseniouk, son Premier ministre, Klitchko, le maire de Kiev, pour les plus connus - mènent leur croisade sanglante dans l'Est.

Obama peut leur demander, à voix suffisamment basse pour ne pas les gêner, mais assez fort pour que l'opinion des pays dits civilisés ne lui reproche pas de se taire, de faire preuve de « retenue » dans leur offensive militaire : chaque jour, l'ONU revoit à la hausse le nombre des civils tués dans l'est de l'Ukraine. La « démocratie » passe, le retour à l'ordre impérialiste est en marche sur des ruines et des milliers de cadavres.

Partager