Renault Cléon (Seine-Maritime) : La Sécu régionale interpelle la direction20/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2403.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Cléon (Seine-Maritime) : La Sécu régionale interpelle la direction

En neuf mois, deux ouvriers de l'usine de Renault Cléon se sont suicidés à l'usine. Suite à ces drames, la Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) de Normandie donne six mois à Renault pour mettre en place un plan d'action contre les risques psychosociaux, sous peine de voir le taux de cotisation accident de travail augmenter de 25 % dans un premier temps, voire jusqu'à 200 % dans un deuxième temps.

Ces deux suicides ont eu lieu au sein même de l'usine. Le premier travailleur avait laissé une lettre accusant clairement la direction de pressions. Le second avait attenté à sa vie suite à un refus de la direction de le maintenir en équipe de nuit, lui faisant perdre les avantages financiers attachés à ce travail. Pour ce camarade, l'enquête se prolonge. Dans le cas du premier, aussi bien le CHSCT que l'inspecteur du travail, et même l'expert désigné par la direction, avaient conclu que les conditions dans lesquelles ce camarade s'était trouvé au boulot étaient responsables de son acte désespéré.

La direction assure qu'elle a pris des dispositions pour que de telles situations ne se renouvellent pas et donne pour preuve l'organisation de soi-disant « groupes d'expression » de salariés et, mieux encore, elle développe des moments de « convivialité » en apportant des croissants le matin... Autant dire qu'avec de telles mesures ni les pressions permanentes que subissent les travailleurs ni le stress qui en découle ne sont près de disparaître.

La course aux profits, appliquée de surcroît par une direction prête à tout, fait que les risques de voir se renouveler de tels désastres humains n'ont nullement disparu.

Ni la Sécu ni aucun autre organisme n'y peuvent rien. Cependant, leurs dénonciations renforcent la conviction des travailleurs que les conditions de vie et de travail doivent changer radicalement et au plus vite.

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