Reprise de l'économie en France : « Ce soir j'attends Madeleine... »13/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2402.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Reprise de l'économie en France : « Ce soir j'attends Madeleine... »

Les chiffres de la production industrielle française du deuxième trimestre publiés par l'Insee sont en recul. Ils seraient revenus à leur niveau de 1994. Les commentateurs et autres dirigeants politiques s'inquiètent donc, ou font semblant de s'inquiéter, de cette « panne » de l'économie française qui contredit les hasardeux cocoricos de Hollande, assurant dans son discours du 14 juillet que « la relance [était] là ».

La production a reculé dans tous les grands secteurs industriels et, dans le bâtiment, la chute se prolonge. Les économistes employés par les banques prévoient un résultat de l'année 2014 en stagnation. L'un d'entre eux, au service de la Deutsche Bank, explique cette situation par le fait que « la France doit faire un double ajustement en même temps : réduire le déficit public et rétablir la santé financière des entreprises en modérant les salaires ».

Sauf que l'État réduit déjà ses dépenses, au détriment des services publics et des salaires des fonctionnaires, et en supprimant au passage des milliers d'emplois ; le patronat grand et petit « modère » les salaires, en les bloquant purement et simplement, ou en allongeant les horaires de travail, en licenciant, en transformant les emplois fixes en emplois précaires, sous-payés.

La consommation des familles de travailleurs, où se glissent de plus en plus de jeunes ou de seniors au chômage, stagne ou même régresse. Et si les statistiques affichent une légère augmentation de la consommation entre avril et juin, l'Insee l'attribue... aux dépenses de chauffage dues à un printemps froid.

Quant aux investissements productifs, les capitalistes les dédaignent autant que possible pour multiplier leurs profits dans la spéculation financière.

Les chiffres sont les chiffres, dit-on. Mais il y a plusieurs façons de les interpréter et de les utiliser. Il est possible que l'économie peine, au regard de celle des pays voisins. Mais le débat actuel n'est pas innocent. Le bilan de l'économie française sert de prétexte à ceux qui, du côté de la droite et du patronat, reprochent au gouvernement socialiste sa politique trop timorée en matière de réduction du prix du travail. Elle sert aussi de prétexte au gouvernement pour justifier ses mesures en faveur du patronat, dont la dernière mouture est le pacte de responsabilité.

Mais, relance ou pas, on ne peut espérer la réduction du nombre de chômeurs ni l'amélioration du pouvoir d'achat des classes populaires. Ce n'est pas l'objectif poursuivi par les dirigeants.

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