PSA, Metz-Borny et Trémery (Moselle) : Attaques tous azimuts contre les travailleurs13/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2402.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA, Metz-Borny et Trémery (Moselle) : Attaques tous azimuts contre les travailleurs

Changement d'horaires à l'usine de Trémery, création d'un « pôle » regroupant les deux établissements distincts de Metz et de Trémery : les directions des deux usines mosellanes de PSA sont à l'attaque sur tous les fronts.

PSA - à l'époque c'était Citroën - a installé en Moselle deux usines, à l'occasion de la reconversion de la sidérurgie, à la fin des années 1960 et 1970. Dans la plus ancienne, celle de Metz-Borny, 1 600 travailleurs fabriquent des boîtes de vitesse. Les effectifs ont fondu comme neige au soleil : mille emplois de moins en dix ans. Celle de Trémery, plus récente, fabrique des moteurs ; « la plus grande usine de moteurs diesel au monde », se vante la direction. Elle a perdu plus de 1 600 emplois en quelques années. Il reste 3 600 travailleurs en CDI.

PSA a le projet de regrouper les deux usines dans une seule entité. Bien des travailleurs sont persuadés que cela signe la fin de l'usine de Borny, dans laquelle aucun investissement n'a été réalisé depuis des années. Et, comme à Aulnay-sous-Bois, la direction pourrait gagner le gros lot en revendant un terrain très bien situé. Pour l'instant, elle a déjà annoncé que la création du pôle se traduira par la suppression de 80 à 90 emplois chaque année.

À Trémery, la direction a multiplié les mauvais coups. Le règlement intérieur a été modifié : désormais, au lieu de trois jours, il faut prévenir l'usine de son absence dans les trois heures ! Bref, prévenir son chef avant d'aller voir le médecin ou d'appeler l'ambulance !

Mais surtout la direction a mis en place, juste avant les congés, de nouveaux horaires de travail pour les équipes. Désormais les deux équipes ne se croisent plus : celle du matin finit à 13 heures tandis que celle d'après-midi n'embauche qu'à 13 h 50. Cela permet à la direction de mettre en place ce qu'elle appelle dans son jargon l'overtime, en clair : du temps de travail supplémentaire selon son bon vouloir. Il lui suffit de prévenir à peine trois heures avant pour avoir le droit d'imposer vingt minutes de travail obligatoires en fin d'équipe. En cas d'overtime, elle a prévu d'accorder royalement UNE minute de pause supplémentaire.

Faisant miroiter la possibilité de quitter l'usine plus tôt, la direction a réduit la pause repas. Elle est passée de 35 à 20 minutes. Autant dire que beaucoup ne mangent pas ou grignotent dans un coin de l'atelier.

Il n'y a pas que l'emploi et les conditions de travail qui sont attaqués. Les salaires le sont aussi. Selon les propres chiffres de la direction, un opérateur a perdu en moyenne 17 euros par mois entre 2012 et 2013, un ouvrier professionnel 57 euros.

Dans tout le groupe les travailleurs ont à faire face à une attaque globale sous prétexte de la crise du marché de l'automobile. Une crise qui n'empêche nullement la famille Peugeot, selon le magazine Capital, d'augmenter sa fortune de 117 % en un an. Preuve s'il en était besoin que cela va bien pour les actionnaires.

Les travailleurs du groupe savent en tout cas dans quelle caisse il faudra aller taper.

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