Conseil constitutionnel : Le gardien du temple13/08/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/08/une2402.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Conseil constitutionnel : Le gardien du temple

La dernière décision du Conseil constitutionnel, invalidant une baisse de cotisations sociales pour les salariés et validant un nouveau cadeau au patronat, montre une fois de plus les limites de ce que les possédants appellent la « démocratie ».

D'après eux et leurs propagandistes, le pays serait régi par la volonté populaire, exprimée démocratiquement au travers des élections. Passons sur le fait que des millions de travailleurs ne participent pas à ce jeu, soit qu'ils n'en aient pas le droit, soit qu'ils en soient dégoûtés. Passons aussi sur la mainmise totale de la bourgeoisie sur tous les médias, sur ses liens avec les politiciens, sur les filtres multiples avec lesquels elle les sélectionne, sur les moyens financiers illimités, publics et privés, grâce auxquels elle les salarie et se les attache. Passons encore sur le mode de scrutin par circonscription qui favorise les partis au pouvoir.

Si malgré tous ces obstacles une loi quelque peu favorable aux salariés venait à être adoptée, le Conseil constitutionnel est là pour en décréter l'illégalité et proclamer que le droit de propriété capitaliste prime sur le droit à la vie des travailleurs. Tout simplement.

Les neuf membres de ce Conseil, hauts fonctionnaires et politiciens blanchis sous le harnais du capital, et les anciens présidents de la République, membres de droit, ne sont ni élus, ni révocables. Ils sont désignés pour neuf ans par le président de la République, celui du Sénat et celui de l'Assemblée nationale. Ils n'ont de comptes à rendre à personne et leurs décisions sont sans appel. Simplement, ils ont tous à leur actif plusieurs dizaines d'années de bons et loyaux services à la classe dirigeante, preuve de leur fidélité à toute épreuve.

Les possédants, du moins ceux qui rédigent les constitutions en leur nom, ont donc pris leurs précautions. Ils ne laissent à la « démocratie » que l'apparence du pouvoir et verrouillent l'ensemble du système grâce à la caste des hauts fonctionnaires, dont le Conseil constitutionnel est un des apanages. Les politiciens ne sont là que pour amuser la galerie et dorer la pilule aux exploités. Valls s'est immédiatement incliné devant la décision du Conseil constitutionnel censurant son pacte de responsabilité.

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