SNCM, poursuite de la grève : Le personnel veut des garanties09/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2397.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCM, poursuite de la grève : Le personnel veut des garanties

« On ne va pas faire la saison tranquillement pour se faire manger à la rentrée » a déclaré un représentant de la CGT. En effet si la grève à la SNCM n'avait pas eu lieu et que les vacanciers aient été transportés normalement, la rentrée aurait sans doute vu un grand nombre de marins et de sédentaires jetés à la rue. Le secrétaire d'État aux Transports, Frédéric Cuvillier, vient de révéler le 4 juillet que le gouvernement envisage en effet la mise en redressement judiciaire de la compagnie maritime.

En faisant grève et en bloquant les différents navires de la SNCM et celui de la CMN, le Kallisté, les grévistes montrent qu'il faut compter avec eux.

De fait, à en juger par les clameurs que cette grève a suscitées tant dans les rangs du patronat du port de Marseille que de celui de Corse, on mesure combien le travail des marins est indispensable aux économies locales. Ce sont 30 000 croisiéristes perdus pour les commerces à Marseille, des dizaines de milliers de touristes qui ne sont pas venus dans les hôtels et les restaurants de Corse.

Le 3 juillet, 200 à 300 « socioprofessionels » ont attaqué le navire Jean-Nicoli à Porto Vecchio, à coups de pierres et de fusées-parachutes, ils ont brûlé les amarres pendant que les marins se défendaient avec les lances à incendie. Ils ont tagué à la bombe sur le bordé tribord du navire « vive Corsica Ferries, vive Moby Line, fora (dehors) CGT ». Ainsi, ils souhaitent des navires de sociétés privées manoeuvrés par des marins non syndiqués. Le Jean-Nicoli, ainsi que les autres navires de la SNCM, sauf un, sont rentrés à Marseille.

Les rotations avec le Maghreb sont également interrompues, ce qui représente une grande part du trafic voyageurs du port de Marseille, surtout en période de vacances.

Si les marins de la SNCM sont en grève depuis le 24 juin, c'est qu'ils craignent de se retrouver à la rue. En janvier dernier, la perte de près de 500 emplois leur avait été imposée assortie de la promesse de commander aux chantiers STX de Saint-Nazaire quatre nouveaux navires et de l'assurance sur la pérennité de la compagnie. Enfin, ils demandaient l'application de la réglementation française du travail à tous les navires assurant le cabotage en France.

Mais les actionnaires en ont décidé autrement. Les actionnaires sont, pour 25 % l'État et pour 66 %, Transdev qui réunit Véolia et la Caisse des dépôts et consignations. C'est donc l'État à 50 %. Des armateurs proposent de reprendre l'entreprise dont Véolia veut se dessaisir.

La SNCM et la CMN ont obtenu la délégation de service public de la part de l'exécutif de Corse pour assurer la continuité territoriale entre la Corse et le continent, ce que celui-ci menace de remettre en cause. Quant aux collectivités territoriales, la Ville de Marseille, le conseil général et la communauté urbaine, elles, demandent un moratoire de quatre mois suspendant toute décision de redressement judiciaire et de finaliser un projet de reprise.

Tous demandent aux marins de reprendre le travail, mais l'incertitude de l'avenir et la confusion restent totales. Obtenir des garanties pour leur avenir est bien le minimum. Sans cette grève chacun allait tranquillement vers la liquidation de la SNCM et, de nouveau, de nombreux emplois supprimés.

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