Conférence sociale : La farce de la concertation09/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2397.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Conférence sociale : La farce de la concertation

Lundi 7 juillet s'est ouverte la troisième conférence sociale depuis l'arrivée de Hollande à la présidence. Elle voudrait illustrer le « dialogue social » qui serait la marque de son mandat à la différence de son prédécesseur.

En juillet 2012, lorsque la première conférence s'était ouverte, juste après l'élection de Hollande, les syndicats s'étaient félicités de ce qu'ils appelaient « un tournant », une « rupture » avec la politique de Sarkozy. Leurs représentants ont donc participé sans réserve à toutes les négociations ouvertes par le gouvernement, comme s'il avait pu en sortir quoi que ce soit de favorable aux salariés.

Deux ans et deux conférences plus tard, la précarité s'est généralisée, le chômage a explosé, la flexibilité est devenue la règle au travail, les licenciements ont été facilités, les retraites amputées... Quant aux quelques mesures qui pouvaient paraître favorables aux salariés, comme le compte pénibilité, il a suffi que le patronat grogne pour qu'aussitôt le gouvernement les abandonne.

Aujourd'hui, alors qu'il est devenu évident que le gouvernement n'écoute que les désirs du patronat, les dirigeants syndicaux ne le critiquent même pas sur sa politique, mais sur le fait de ne pas les avoir « tenus au courant » ; comme s'il ne s'agissait que d'une question de forme. La CFDT a timidement protesté contre le report des mesures sur la pénibilité qui sont depuis dix ans l'alibi de sa politique de concertation, mais elle participe à la conférence pendant que, de leur côté, sous la pression d'une partie de leur base, la CGT et FO ont fini par boycotter la deuxième journée des discussions.

En amenant les « partenaires sociaux » à ces grands-messes que sont les conférences sociales, le gouvernement implique les syndicats dans une série de reculs et d'attaques en règle contre les salariés. En acceptant de jouer ce jeu, les dirigeants des confédérations syndicales se retrouvent comme les dindons de la farce : dupés par le gouvernement qui négocie directement avec le patronat, et par le patronat lui-même, qui fait mine de discuter pour n'en faire au final qu'à sa tête. Mais c'est d'abord et surtout les travailleurs qu'ils acceptent de mener en bateau.

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