Afrique du Sud : Grève géante dans la métallurgie09/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2397.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afrique du Sud : Grève géante dans la métallurgie

Après les cinq mois de grève victorieuse des 70 000 mineurs sud-africains, près de 220 000 travailleurs de la métallurgie sont entrés en lutte le 1er juillet pour des augmentations de salaire.

Rejetant l'offre du patronat qui proposait au mieux 10 % d'augmentation, des centaines de milliers de travailleurs de la métallurgie se sont lancés dans une grève géante. C'est une des grèves les plus massives de l'histoire du pays. Dès le début de la grève, des manifestations ont été organisées dans les plus grandes villes du pays : Johannesburg, Le Cap et Durban. Et moins d'une semaine après son déclenchement, d'autres secteurs comme l'automobile ont été affectés par les conséquences de la grève : le constructeur General Motors a dû arrêter à cause du manque de certains composants et BMW a fait de même avec son usine de Pretoria.

Il y a deux ans, en août 2012, la répression policière contre les mineurs grévistes de Marikana, dans la région minière du nord de l'Afrique du Sud, avait fait 34 morts. Les images de la fusillade avaient fait le tour du monde. La révolte des mineurs avait secoué la toute-puissance des trusts miniers anglo-sud-africains et ébranlé le pouvoir du président noir Jacob Zuma, successeur de Nelson Mandela à la tête de l'ANC. Après ce massacre, la vague de grèves sauvages déclenchée sans l'accord de la confédération syndicale principale COSATU, très liée au pouvoir de l'ANC, s'était poursuivie encore sur plusieurs mois, touchant de nombreuses mines.

Au début de l'année 2014, les mineurs sont repartis en lutte pour une grève de cinq mois, jour pour jour, au bout de laquelle ils ont réussi à faire plier les géants du platine. Sans obtenir le doublement de leur salaire, ce qu'ils réclamaient, ils ont obligé le patronat à céder une augmentation de près de 50 % sur trois ans avec effet rétroactif au 1er juillet 2013 et la réintégration de tous les mineurs licenciés pendant la grève.

C'est dans ce contexte qu'arrive cette mobilisation des travailleurs de la métallurgie et dont le syndicat NUMSA, pourtant membre de la confédération COSATU, s'était fait remarquer il y a quelques mois en refusant pour la première fois d'appeler à voter pour l'ANC aux élections législatives de mai 2014, exprimant ainsi le mécontentement profond de ses adhérents vis-à-vis du pouvoir actuel.

Cette grève de la métallurgie vient confirmer la combativité de la classe ouvrière sud-africaine. Elle incarne un espoir considérable pour tous les exploités, et pas seulement en Afrique du Sud.

Partager