SNCF, hôpitaux, routes, logements, éducation, etc. : L'État se désengage des services publics19/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/lo-2394.jpg.445x577_q85_box-0%2C130%2C1712%2C2350_crop_detail.jpg

Leur société

SNCF, hôpitaux, routes, logements, éducation, etc. : L'État se désengage des services publics

Le gouvernement ne cesse de mettre en avant « l'énorme dette » de la SNCF pour justifier sa réforme et son intransigeance. Mais en réalité il s'agit là d'un « énorme » tour de passe-passe, pour essayer de faire oublier le problème principal, qui est le désengagement de l'État.

Un premier tour de passe-passe est de parler de 40 milliards de dette de la SNCF, alors que pour près de 80 % il s'agit de la dette de la structure appelée RFF qui se charge de la construction et de l'entretien des lignes de chemin de fer. Mais cela permet de présenter les grévistes comme des « irresponsables ».

Ensuite même la dette de RFF qui ne cesse d'augmenter a pour raison principale le désengagement de l'État dans le financement des infrastructures ferroviaires. Le total des interventions de l'État baisserait de 9,3 % en 2013 par rapport à 2012. Les responsables de RFF évoquent ce désengagement de façon allusive en parlant de la « rigidité » des participations financières de l'État aux travaux pharaoniques qu'il impose... sans les financer. Les constructions des lignes TGV tous azimuts, faute de financement par l'État, font monter la dette. D'autant que comme le relève la CGT, ces travaux, au travers des partenariats public-privé, et des prix sur-majorés des géants du BTP, permettent aux trusts de ce secteur de s'enrichir allègrement sur le dos de RFF, voire de la SNCF.

Au nom de quoi l'État refuse-t-il de construire des voies de chemin de fer, de les entretenir ? Dans cette époque de pourrissement avancée de la société capitaliste c'est dans tous les domaines que les dirigeants politiques demandent à l'État de réduire de façon drastique ses investissements, dans les services essentiels à la vie de la population.

Ainsi le financement des routes est transmis pour l'essentiel aux collectivités locales, et leurs crédits sont en chute libre, tandis que les géants du BTP jouent les sangsues sur les fonds publics. Dans le domaine du logement social, le gouvernement s'en remet aux offices de HLM.

Quant aux hôpitaux, qui sait et dit que l'État ne met pas un centime pour la construction, l'entretien, l'embauche de personnel, la formation des médecins, l'achat de matériels ? Seul l'argent des assurés sociaux finance cette tâche vitale.

Dans l'éducation, après s'être progressivement désengagés de la construction des écoles, puis des collèges, des lycées, maintenant des universités et des résidences universitaires, les gouvernements ont confié une partie du personnel aux collectivités locales. Et l'État pousse les universités et les instituts de recherche à trouver des partenariats avec le privé.

L'État se désengage chaque jour un peu plus de telles missions de base. Tout cela pour pouvoir transférer une part toujours plus grande des impôts, comme aides directes ou indirectes aux banques et aux gros capitalistes.

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