« La gauche peut mourir » : Les vieilles ficelles de Valls19/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/lo-2394.jpg.445x577_q85_box-0%2C130%2C1712%2C2350_crop_detail.jpg

Leur société

« La gauche peut mourir » : Les vieilles ficelles de Valls

Samedi 14 mars, devant le comité national du Parti socialiste, Manuel Valls a joué la sur-dramatisation, déclarant : « La gauche peut mourir. (...) La gauche n'a jamais été aussi faible. » Il a évoqué la possibilité que Marine Le Pen arrive au second tour de la présidentielle en 2017, comme son père en 2002. Et, contre les « frondeurs » de la gauche du parti, il a appelé à l'unité autour du gouvernement et du « pacte de responsabilité ».

C'est un procédé classique : à chaque fois que la gauche, du fait de sa politique, subit un revers aux élections, elle essaie de remobiliser en agitant l'épouvantail du retour de la droite au pouvoir. Et pour les membres du PS, le retour de la droite, cela signifie la perte de leurs places et des avantages qui vont avec.

Mais la vraie question est : pourquoi la droite revient-elle ? Valls ne la pose pas, tellement la réponse est évidente. La droite revient, et l'extrême droite progresse, parce que le PS trahit tous ses engagements, parce qu'il mène la politique du patronat, parce qu'il écrase d'impôts les couches populaires pour mieux subventionner les bourgeois, parce qu'il laisse faire les licenciements et pousse à la baisse salaires et retraites, parce qu'il met à mal tous les services publics.

Le PS, en tant que parti au service de la bourgeoisie, peut mourir, et même se suicider, puis renaître de ses cendres. C'est déjà arrivé dans l'histoire.

En effet, on a déjà vu le PS chuter à moins de 5 % lors de l'élection présidentielle de 1969. Il payait le fait que, trahissant ses électeurs qui attendaient de lui qu'il fasse la paix en Algérie, il avait au contraire intensifié cette guerre. Il payait aussi le fait de s'être rallié à de Gaulle et à son régime en 1958.

En fait, les vraies idées de gauche que Valls prétend défendre ont depuis longtemps été enterrées par lui et ses prédécesseurs, les Hollande, Jospin et Guy Mollet, sans vouloir remonter trop loin. Et c'est en toute connaissance de la situation qu'il aide à creuser le sillon pour l'extrême droite.

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