La « conférence sociale » du gouvernement : Une mascarade pour le compte du patronat19/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/lo-2394.jpg.445x577_q85_box-0%2C130%2C1712%2C2350_crop_detail.jpg

Leur société

La « conférence sociale » du gouvernement : Une mascarade pour le compte du patronat

Les 7 et 8 juillet, une nouvelle « conférence sociale » annuelle sera organisée par le gouvernement. Les représentants du patronat et des confédérations syndicales ont été reçus par le Premier ministre Manuel Valls pour en fixer l'agenda. De toute cette mise en scène ne peuvent sortir que de nouvelles attaques et de nouvelles tromperies pour les travailleurs.

Ces conférences ont été mises en place par Hollande au début de son quinquennat comme signe de sa volonté de « dialogue social ». Et on peut juger sur pièces des résultats. En 2012, suite à la première édition, le patronat avait obtenu 20 milliards d'euros d'allègements fiscaux avec le crédit d'impôt compétitivité (CICE). Il avait aussi obtenu de nouvelles facilités pour licencier, baisser les salaires et rendre le travail plus flexible avec l'ANI (Accord national interprofessionnel) à l'origine de la loi dite de « sécurisation de l'emploi ». En 2013, le gouvernement a offert sur un plateau au patronat une nouvelle réforme des retraites qui, à terme, porte la durée de cotisation à 43 ans.

Alors, à l'approche de la conférence 2014, la seule question qu'on peut se poser est bien : quels nouveaux coups annonce-t-elle ?

Pour la galerie, les ministres animeront des tables rondes sur « l'emploi », « la santé au travail », « le pouvoir d'achat et les rémunérations », « l'insertion des jeunes ». Bavarder ne dérange pas le patronat. Il pourra peut-être même s'amuser à la table ronde que tiendra Montebourg sur « le retour de la croissance par l'investissement ».

De l'aveu même des services du Premier ministre, la conférence n'a pas d'autre objectif que d' « arriver à mesurer le degré d'acceptabilité des uns et des autres sur tel ou tel sujet ». Dit en d'autres termes, il s'agit de savoir jusqu'à quel point les représentants syndicaux présents seront prêts à faire accepter de nouveaux reculs aux travailleurs. Et le simple fait de se prêter à cette comédie sera se montrer complice de la manoeuvre.

Le « dialogue social » n'existe ni avec le patronat, ni avec le gouvernement à son service. Ces dernières années ont montré qu'il n'y a aucune limite à la soif de profit du patronat et que le prétendu « dialogue social » n'a jamais fait que couvrir des reculs pour les salariés.

Le seul moyen pour les travailleurs d'imposer leurs revendications serait non de se prêter à un prétendu « dialogue » mais de créer un autre rapport de force. Il faut pour cela que les grèves se généralisent à tous les secteurs, frappent le patronat au seul endroit où il est sensible, le portefeuille, et lui fassent craindre de devoir céder plus demain s'il ne cède pas aujourd'hui. Et pour cela les travailleurs devront aussi faire émerger de leurs rangs de tout autres représentants que ceux qui se sont spécialisés dans les réunions et les conférences mondaines avec le patronat.

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