Le compte-pénibilité au travail : De la poudre aux yeux11/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2393.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le compte-pénibilité au travail : De la poudre aux yeux

D'ici à fin juin 2014, le gouvernement doit faire adopter sa loi sur le compte-pénibilité au travail. Il l'a négociée en octobre 2013 avec la confédération CFDT, en échange de sa signature pour l'allongement à 43 années de cotisation pour une pension de retraite complète.

Pour finaliser ce texte, il a désigné un expert, Michel de Virville, ancien DRH du groupe Renault, membre des directions de l'UIMM et du Medef, un spécialiste de l'exploitation ouvrière pour traiter de la condition ouvrière ! Celui-ci lui a remis son rapport lundi 9 juin.

Simplifiant l'accord gouvernement-CFDT, il préconise que le décompte du temps d'exposition aux travaux pénibles pour que le salarié acquière des points sur son compte-pénibilité en vue d'obtenir une retraite anticipée soit établi annuellement par l'employeur.

Ainsi peuvent rentrer dans ce dispositif les salariés subissant, par exemple, des températures extrêmes, inférieures ou égales à 5°C ou supérieures ou égales à 30°C. Ils doivent y travailler pendant au moins 900 heures par an, soit 26 semaines pour un salarié à temps complet. Dans ce cas il est crédité généreusement de quatre points sur son compte. Au bout de dix points il est crédité d'un... trimestre de retraite anticipée. Quel cadeau !

Il en est de même pour les ports de charges : lever ou porter des poids de plus de 15 kg ou pousser des poids de plus de 250 kg pendant plus de 900 heures par an, donne droit à quatre points. Pour les travaux répétitifs, il faut trente actions techniques par minute pendant aussi 900 heures par an ! De même il est prévu des décomptes pour le travail de nuit, les postures pénibles, etc. Autant de critères aberrants, contrôlés au bon vouloir du patronat et de sa maîtrise.

Déjà cet expert patronal préconise de reporter les décomptes, les logiciels patronaux n'étant pas prêts pour le 1er janvier 2015. Déjà aussi, le gouvernement a accepté de reporter à 2016 et 2017 les cotisations patronales pour financer cette loi.

Ainsi ce compte-pénibilité s'avère comme prévu une fumisterie qui n'a servi qu'à essayer de camoufler les attaques contre les retraites.

Pour diminuer la pénibilité au travail, il faut améliorer les conditions d'hygiène et sécurité, réduire le temps de travail et embaucher. Quant à la retraite, il faut le retour aux 37,5 années de cotisations.

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