Intermittents du spectacle : La grève s'étend11/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2393.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Intermittents du spectacle : La grève s'étend

La lutte des intermittents et précaires se développe afin de refuser l'« accord sur l'assurance chômage » signé le 22 mars par le Medef, la CFDT et Force Ouvrière. Dans le spectacle et l'audiovisuel les intermittents, comme leur nom l'indique, alternent CDD et chômage. Le Medef, trouvant trop coûteux pour le patronat les aménagements consentis jadis pour faire accepter cette précarité, a décidé de les rogner et a obtenu cet accord.

Depuis janvier et de manière croissante, les intermittents se sont mobilisés de plus en plus nombreux avec la coordination des intermittents et précaires, issue du mouvement de 2003, la CGT spectacle et Sud-culture et même avec certains regroupements d'employeurs, de compagnies de théâtres, de producteurs... ainsi qu'avec les associations de chômeurs, la CGT intérim, les postiers des Hauts-de-Seine en grève, les sans-papiers... Les actions se sont multipliées, symboliques avec l'occupation de l'Opéra de Paris, de la Cour des comptes, du Medef, de la CGPME... ou médiatiques avec les envahissements du JT de France 2 ou du Grand journal de Canal+, la prise de parole aux Molières... et aussi des actions d'explication à destination de tous dans les agences d'intérim ou de Pôle emploi.

La profession n'est pas totalement mobilisée mais ceux qui participent aux assemblées générales sont plusieurs centaines à chaque fois. Les manifestations ont regroupé jusqu'à 6 000 personnes à Paris et 10 000 en France. Les intermittents se battent pour leurs droits mais aussi contre la précarité qui touche de nombreux autres travailleurs.

François Rebsamen, ministre du Travail, qui s'apprête aujourd'hui à valider l'accord du 22 mars entre les « partenaires sociaux », signait en mars une tribune donnant raison aux intermittents... 15 jours avant de devenir ministre. Aurélie Filipetti, ministre de la Culture, a déclaré être d'accord avec eux mais ne pas avoir les moyens de les défendre... Manuel Valls, le Premier ministre, a nommé un médiateur pour jouer la montre, immédiatement récusé par les intermittents. En effet, 48 heures avant sa nomination, celui-ci affirmait publiquement son soutien à l'accord, sous prétexte que s'il n'était pas validé, le Medef en proposerait un pire.

La grève commencée spontanément s'étend donc. Un appel à une grève nationale a été lancé pour le 16 juin avec un rassemblement place du Palais Royal à Paris à 14 h et le combat continue.

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