Coupe du monde de football : Une machine à cash pour les entreprises11/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2393.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Coupe du monde de football : Une machine à cash pour les entreprises

Face au mécontentement populaire qui s'est manifesté au Brésil depuis plus d'un an contre les 9 milliards d'euros de dépenses prévues pour la Coupe du monde, le gouvernement de Dilma Rousseff a mis en avant des retombées économiques pour la population : davantage de croissance pour les années à venir et 600 000 emplois créés. Mais la plupart disparaîtront aussitôt. Et surtout ce sont de grands trusts mondiaux qui ont déjà engrangé par avance un maximum de bénéfices.

En plus des contrats autour des douze stades qui ont été construits ou totalement rénovés, faisant ainsi disparaître au passage les places debout qui étaient un peu plus accessibles aux classes populaires, les mêmes entreprises ont récupéré les marchés des infrastructures de transport prévues pour faire affluer les spectateurs venus du monde entier. Siemens a équipé des stades en systèmes de sonorisation et de sécurité, mais aussi l'alimentation en énergie de l'aéroport de Guarulhos à São Paulo, et s'est chargé de l'automatisation d'une ligne de métro.

Dans un autre domaine, les grands équipementiers spécialisés dans les produits sportifs se sont fait la guerre pour s'attribuer la plus grosse part des retombées de la Coupe du monde. Adidas en attend 2 milliards de chiffre d'affaires supplémentaire, avec la vente du ballon officiel, de 5 000 articles dédiés et des maillots de huit équipes nationales. La concurrence a aussi fait rage entre les grands groupes de télévision pour récupérer les droits de retransmission. En France, c'est TF1 qui a raflé la mise pour 130 millions d'euros. Mais la société du milliardaire Bouygues a déjà en partie rentabilisé l'investissement en revendant la moitié des matchs à une chaîne payante, Bein Sports. Les amateurs de football en seront pour leur frais s'ils veulent voir tous les matchs. Et c'est sans compter tous les espoirs des Darty et autres distributeurs de téléviseurs grand écran et haute définition, pour qui les grands événements sportifs sont sources de profits considérables.

Les coûts de la Coupe du monde resteront pour les classes populaires brésiliennes, obligées de financer ces immenses travaux ne correspondant en rien à leurs besoins. Les mêmes continueront à payer longtemps pour l'entretien coûteux des stades, à moins que des affairistes n'en profitent pour les récupérer à moindre coût, une fois privatisés par des municipalités elles-mêmes endettées pour des décennies.

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