Budget militaire : La grande muette se fait entendre28/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2391.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget militaire : La grande muette se fait entendre

Pour mettre le feu aux poudres, une simple rumeur a suffi, selon laquelle le ministère des Finances, dans sa quête aux 50 milliards promis au patronat, envisagerait de donner un léger coup de rabot au budget militaire.

Aussitôt les chefs des trois armées (terre, air, mer) ainsi que le chef d'état-major des armées ont balancé par-dessus bord leur prétendue obligation de réserve et menacé de démissionner en bloc en cas de coupe budgétaire. Immédiatement, un avocat s'est proposé pour plaider leur cause : Le Drian, ministre de la Défense. Le message a été reçu cinq sur cinq par Valls, qui, à son tour, s'est solidarisé avec l'état-major, rappelant que Hollande s'est engagé à plusieurs reprises à « sanctuariser » le budget militaire.

La droite et l'extrême-droite font naturellement partie du choeur des pleureuses. « À moins de 31,4 milliards d'euros, la France ne peut plus afficher un niveau de défense suffisant », s'est lamenté Xavier Bertrand, tandis que dans un communiqué le Front national crie au « démantèlement de notre appareil de défense ». Ce n'est guère étonnant de la part du FN qui entend « sanctuariser le budget de la Défense en insérant dans la Constitution un article interdisant au gouvernement de baisser ce budget sous la barre des 2 % du PIB ».

Les industriels de l'armement ne manquent pas de serviteurs. Mais comme on n'est jamais si bien servi que par soi-même, les dirigeants de Dassault Aviation, de la DCNS (construction navale), Airbus, MBDA (missiles), Nexter (ex-GIAT industries), Safran et Thales ont, selon Le Figaro, « littéralement pris d'assaut le ministère de la Défense ». Ils ont alerté Hollande des conséquences « dramatiques » - pour leurs profits s'entend - d'une réduction éventuelle du budget militaire. Pour tous ces gens, on peut toucher aux retraites, aux salaires des fonctionnaires, à la santé et autres services publics - ils s'en moquent éperdument. En revanche, qu'à peine une égratignure soit envisagée au budget militaire et c'est l'union sacrée pour que les généraux gardent leurs joujoux meurtriers et les industriels leurs profits.

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