Sénerval - Strasbourg : Face aux travailleurs en grève, les responsables regardent ailleurs !07/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2388.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sénerval - Strasbourg : Face aux travailleurs en grève, les responsables regardent ailleurs !

Lundi 5 mai, les travailleurs de l'entreprise de bâtiment des déchets Sénerval, soutenus par la CGT majoritaire dans l'entreprise, et qui en sont à leur 45e jour de grève, ont manifesté pour la troisième fois devant le centre administratif de la municipalité et de la Communauté Urbaine de Strasbourg (CUS) alors que se tenait une réunion de celle-ci.

Ils veulent mettre les dirigeants (PS) de la CUS devant leurs responsabilités pour qu'ils imposent à la direction de Sénerval, en délégation de service public, et au groupe Séché dont elle dépend, les travaux indispensables pour améliorer leurs conditions de travail.

Depuis cinq semaines, les dirigeants de la CUS regardent ailleurs et n'ont pas eu le temps d'entendre les ouvriers. Pourtant le préfet a porté le dossier devant le procureur de la République, tellement les mensonges, les contradictions et les dissimulations d'incidents de la direction étaient flagrants. Un responsable de la Direction régionale de l'environnement (Dreal) a d'ailleurs signifié que les travailleurs ne devraient pas être en grève mais en « droit de retrait ». Ce qu'ils ont fait valoir depuis le 24 avril. Et le travail ne peut reprendre si les travaux de mise aux normes ne sont pas faits.

Lundi 5 mai le président de la CUS (PS), « occupé » à présider la nouvelle assemblée communautaire, donc pas disponible pour recevoir les représentants des salariés, a envoyé deux « responsables » de l'environnement. De cette réunion il n'est sorti qu'une promesse de mettre en place une mission d'information et d'évaluation sur le respect du cahier des charges par Sénerval entre 2010 et 2014. Les preuves apportées par les salariés ne leur suffisent pas !

Pour les travailleurs c'est une blague et une belle manifestation de mépris. Ce qu'ils veulent, leur porte-parole CGT l'a exprimé clairement en sortant de cette réunion : « Ce que nous voulons, ce sont des actes, de vraies garanties pour notre sécurité. » Et on est loin du compte puisque, mardi 6 mai, la direction répondait à nouveau « non » à 90 % des revendications des travailleurs.

Quant au président de la CUS, il refuse obstinément un débat public en présence de toutes les parties sur la situation à Sénerval, demandé par la CGT et les salariés en grève. Les dirigeants de la CUS sont plus préoccupés de préserver les intérêts de Séché que ceux des travailleurs. Rien de très étonnant !

Les grévistes comprennent très bien que tout ce beau monde se renvoie la « patate chaude » et joue la montre en espérant qu'ils vont se décourager. Mais justement l'ambiance n'est pas au découragement et aucun n'a envie de retourner dans l'usine avec ses fumées, ses poussières toxiques, ses fours dangereux et l'arrogance de la direction.

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