Montebourg et Alstom : Drapé dans le tricolore, le VRP des capitalistes07/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2388.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Montebourg et Alstom : Drapé dans le tricolore, le VRP des capitalistes

Lundi 5 mai, dans une lettre au PDG de General Electric, Montebourg a proclamé que l'État n'acceptait pas l'offre de reprise de la branche énergie d'Alstom... « en l'état ». La semaine précédente, lancé dans un show sur le patriotisme économique, il assurait sur tous les tons qu'il ne laisserait pas vendre ce « fleuron national », au nom de la défense de l'emploi en France. Montebourg a du mal à cacher que le gouvernement n'a aucun pouvoir face aux décisions des grands capitalistes de ce monde, qui achètent et vendent des entreprises entières en fonction de leurs seuls intérêts.

Dans ce cas précis, c'est l'actionnaire principal Bouygues qui a choisi de vendre la branche énergie d'Alstom, estimant visiblement pouvoir trouver dans d'autres placements une rentabilité supérieure. Et si Bouygues peut agir ainsi aujourd'hui, c'est aussi parce qu'en 2006 le gouvernement Sarkozy, là encore sous prétexte de sauver l'industrie française, avait renfloué Alstom avant de revendre une part du capital à Bouygues.

Alors, si Montebourg continue son numéro de cirque, c'est en étant obligé de baisser d'un ton. Désormais, il ne s'agit plus pour lui seulement d'entonner des cocoricos, mais d'agir plus raisonnablement pour le compte des grands capitalistes, auxquels son gouvernement sert la soupe.

La lettre de Montebourg a visiblement pour but de faire monter les enchères afin que General Electric mette encore plus de milliards sur la table dans ce rachat. Le PDG de General Electric a d'ailleurs lui-même annoncé lors d'une interview télévisée qu'il était prêt à poursuivre les négociations. Le gouvernement Hollande pourra peut-être se targuer d'avoir amélioré son offre, au plus grand profit de Bouygues. Derrière l'intérêt national, il y a toujours l'intérêt du capital !

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