Renault, Flins (Yvelines) : L'emploi d'un procédé cancérigène26/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2382.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault, Flins (Yvelines) : L'emploi d'un procédé cancérigène

Depuis le jeudi 13 mars, les travailleurs de l'atelier Découpe plasma, dans le secteur tôlerie de l'usine Renault de Flins sont en grève. Ils sont seulement sept mais ils ont une tâche très spécialisée : la découpe, à la demande, d'éléments de carrosserie de toutes sortes de voitures, qui sont envoyés aux garages pour effectuer des réparations.

Cela fait maintenant sept ans que ce procédé de découpe de tôle a été mis en place à l'usine. La direction s'est bien gardée d'informer les ouvriers du secteur, de même que le comité d'hygiène et de sécurité (CHSCT), de la dangerosité du produit utilisé. Mais peu à peu, des indices ont conduit les travailleurs à se poser des questions : des aspirations ont été installées, la fréquence des visites médicales a augmenté, des radiographies pulmonaires ont été imposées, etc., tout cela sans leur donner d'explications.

Finalement, il y a quelques mois, ils ont mis la main sur l'étiquette du produit en question : le plasmarc. Après des recherches, ils ont découvert que ce produit était reconnu comme cancérigène dans un certain nombre d'États, comme par exemple aux États-Unis, en Californie. Bien d'autres effets possibles étaient également décrits, tous aussi néfastes les uns que les autres.

Les travailleurs ont tout de suite réagi et protesté auprès de la direction. Celle-ci a immédiatement nié le degré de danger encouru, puis a menacé de délocaliser la production vers un autre site, où évidemment, elle n'informerait pas plus les travailleurs mais où elle pourrait espérer qu'ils soient moins regardants sur la sécurité. Délocaliser le cancer, c'est bien une idée de patron !

Les travailleurs de la découpe plasma sont donc en grève pour exiger un autre procédé de découpe, sans risque pour eux. La direction trouve que ce serait trop cher et a du mal à lâcher l'argent. Mais travailler en sécurité, c'est le minimum, et les ouvriers concernés sont bien décidés à l'imposer. Ils exigent également une compensation financière pour les risques encourus jusque-là. Mardi 25 mars, ils en étaient à leur neuvième jour de grève et le moral était bon...

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