Municipales : Un mode de scrutin bien peu démocratique26/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2382.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Élections municipales

Municipales : Un mode de scrutin bien peu démocratique

Si dans les communes de moins de mille habitants, les électeurs peuvent désigner les conseillers municipaux de façon relativement démocratique, il n'en va pas de même dès que ce seuil est franchi. Dans les communes de plus de mille habitants, une « prime majoritaire » est accordée à la liste arrivant en tête, au premier comme au second tour. Elle obtient d'emblée la moitié des conseillers, l'autre moitié étant répartie à la proportionnelle entre toutes les listes, y compris pour la liste majoritaire. Cela veut dire pour celle-ci au moins 75 % des conseillers dans le cas d'une victoire au premier tour.

Les listes ayant obtenu moins de 5 % des suffrages sont exclues de cette répartition. Si aucune liste n'a obtenu la majorité absolue au premier tour, un second tour est organisé, auquel ne peuvent se présenter que les listes ayant obtenu au moins 10 % au premier. Seule la majorité relative y est requise.

En ce qui concerne la « prime majoritaire », voici un exemple de ce que cela donne. À Maisons-Laffitte, où l'élection a été acquise dimanche 23 mars, sur les 45 sièges à pourvoir, l'UMP en obtient 27 avec 51,13 % des voix. Le PS, qui arrive en troisième position avec 17,93 %, soit un tiers des voix recueillies par l'UMP, aurait logiquement dû obtenir neuf sièges, il n'en obtient que trois.

Ce mode de scrutin aboutit à minimiser le poids des listes minoritaires et à écarter celles que l'on appelle les « petites listes », qui sont pourtant représentatives d'une fraction de l'électorat. Et surtout, il tord le système proportionnel de façon à imposer une majorité écrasante pour toute la durée de la mandature.

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