Intermittents et précaires : La lutte continue !26/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2382.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Intermittents et précaires : La lutte continue !

Malgré les envolées lyriques de la ministre Filipetti sur l'avenir de la culture, les négociations sur l'assurance chômage des intermittents du spectacle ont permis au patronat d'imposer d'importants reculs. Il faut dire que le Medef a bénéficié de la complicité active de la plupart des syndicats, mais aussi de celle du gouvernement.

D'interruption de séance en report, les négociations se sont presque exclusivement déroulées en coulisses, permettant à ces « partenaires » de ficeler un accord « made in Medef », tandis que le ministre du Travail, Sapin, fermait pudiquement les yeux sur leurs magouilles. La manœuvre était tellement grossière que la CGT a fini par quitter la table des négociations. Mais toutes les autres organisations, y compris FO, ont signé des deux mains, alors que cet accord remet en cause de nombreux droits et fragilise encore les plus précaires.

En réponse, les intermittents, précaires et chômeurs ont occupé l'Opéra Garnier pendant 24 heures, puis Le Carreau du Temple pendant trois jours, largement soutenus par d'autres intermittents, précaires, chômeurs, mais aussi le DAL, des collectifs de sans-papiers, ainsi que notre camarade Arlette Laguiller. Et non seulement ce soutien a permis plus de visibilité, mais il faisait chaud au cœur des occupants.

Ceux-ci ont finalement été expulsés dimanche 23 mars vers 22 heures, à la demande de la Mairie de Paris, propriétaire du lieu. Les CRS et les gardes mobiles ont molesté et blessé plusieurs personnes. Un des occupants a été mis en garde à vue pour avoir agressé un CRS, mais il a été relâché une douzaine d'heures plus tard, car après examen minutieux dudit CRS, on ne lui a pas trouvé la moindre égratignure !

Une partie des occupants et de ceux qui les soutenaient se sont ensuite invités à la soirée de campagne de Kosciusko-Morizet et Hidalgo, d'où ils ont été violemment expulsés. La première s'est permis d'ironiser sur le caractère « antidémocratique » de ces voyous qui venaient l'empêcher de faire ses commentaires au soir du premier tour. Quant au service d'ordre du PS, il a tout simplement sorti les lacrymogènes et gazé les manifestants !

Cette répression violente a provoqué une forte émotion parmi les intermittents et, le lendemain, l'assemblée générale rassemblait plus de 300 personnes, dont beaucoup venaient pour la première fois.

La CGT et la coordination ont décortiqué le nouvel accord et montré quelles en seraient les conséquences concrètes. Ainsi, l'allongement du délai de carence, prétendument destiné aux hauts revenus, s'appliquera à tous, et beaucoup d'intermittents risquent de se retrouver sans indemnisation pendant plusieurs mois.

La lutte continue donc. Des actions sont prévues pour faire pression sur le gouvernement, qui doit agréer l'accord avant sa mise en place en juin. Ceux qui animent le mouvement ont à cœur de l'ouvrir, pas seulement aux milieux du spectacle mais à tous les précaires, comme en témoigne le mot d'ordre des manifestations : « Chômeurs précaires, intermittents, intérimaires, avec ou sans papiers, solidarité ! »

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