Télécoms : Entre deux milliardaires, Montebourg n'a pas hésité19/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2381.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Télécoms : Entre deux milliardaires, Montebourg n'a pas hésité

La décision de Vivendi de vendre sa filiale de téléphonie mobile SFR s'est traduite par un bras de fer entre le propriétaire de Numericable, Patrick Drahi, et celui de Bouygues Télécom, Martin Bouygues.

Patrick Drahi a bâti sa fortune, estimée à 6,3 milliards d'euros, en rachetant des entreprises grâce à une technique financière qui permet de racheter une entreprise avec très peu. Ainsi Drahi a pu mettre sur la table de Vivendi, vendeur de SFR, 450 millions d'euros de plus que son concurrent Bouygues qui, lui, avait allongé plus de 11 milliards.

L'argent des autres n'a pas de secret pour Drahi. Mais son magot recèle bien des secrets : il possède dans le paradis fiscal de Guernesey une société financière qui est l'actionnaire principal d'Altice, holding luxembourgeoise elle-même actionnaire majoritaire de Numericable. Pour gérer sa fortune en évitant le fisc, cet affairiste connaît mille et une recettes, à commencer par établir sa résidence en Suisse.

Son concurrent Martin Bouygues, lui, a hérité de papa, outre la fortune familiale de 2,3 milliards d'euros qu'il partage avec son frère, l'entreprise de BTP paternelle qui s'est diversifiée. En plus des chantiers de construction et du téléphone, il possède plusieurs chaînes de télévision, dont TF1, ce qui est utile pour cultiver des relations mutuellement profitables avec le monde des politiciens.

C'est en faveur de ce pauvre milliardaire de Bouygues que Montebourg s'est engagé, utilisant contre son rival Drahi la rengaine du patriotisme économique et lui reprochant sa résidence suisse. Ce dont Drahi s'est moqué en déclarant qu'il rapatrierait sa fortune en France quand tous les autres bourgeois, pardon « investisseurs », feraient de même. Ce qui n'est pas demain la veille...

Montebourg est d'autant plus ridicule que ce sont les patrons de Vivendi, dont la seule patrie est leur portefeuille, qui décideront en fin de compte quel requin de la téléphonie avalera SFR.

Car les grands bourgeois jouissent d'autant de liberté que leurs capitaux leur en donnent. Quoi qu'en disent les cocoricos ministériels d'un Montebourg.

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