PSA, Trémery (Moselle) : Attaques tous azimuts de la direction19/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2381.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA, Trémery (Moselle) : Attaques tous azimuts de la direction

Comme dans toutes les usines du groupe PSA Peugeot-Citroën, la direction a voulu imposer trois semaines de congés cet été à l'usine de moteurs de Trémery (3 800 salariés). Elle voulait en fait garder la quatrième semaine de congés pour une période creuse en octobre. L'ensemble des syndicats a refusé cela, la proximité des élections professionnelles n'y étant pas étrangère.

Cela a suscité les foudres de la direction. Elle a sorti le grand jeu, expliquant qu'à cause des syndicats l'usine allait perdre 50 millions par an (et pourquoi pas 100, voire 200 ?) et que cela menacerait même son existence à terme. Et, cerise sur le gâteau, les quatre semaines seraient à cheval sur juillet et août, tous les ponts seraient supprimés et la reprise après les vacances de Noël se ferait le vendredi 2 janvier ! Du coup, le SIA, le syndicat patronal, a fait marche arrière et, lors d'un nouveau vote, il a accepté la proposition de la direction, la CFDT de son côté s'abstenant (sauf un élu) et les autres syndicats votant contre.

Par ailleurs, c'est sur les horaires de travail que la direction porte aussi ses attaques. Elle voudrait généraliser à toute l'usine les horaires appliqués dans un nouvel atelier, l'EB, horaires qui instaurent une coupure d'une heure entre l'équipe du matin et celle d'après-midi, de manière à pouvoir imposer de l'overtime, c'est-à-dire prolonger la journée de travail à la dernière minute, en cas de panne, de pénurie dans les approvisionnements, etc. C'est la conséquence prévisible de l'accord de compétitivité signé au niveau du groupe par la majorité des syndicats, sauf la CGT et la CFDT.

Avec ces nouveaux horaires, plus courts, il n'y aurait plus la possibilité d'aller manger à la cantine à midi, et ils signeraient la fin de quelques jours de RTT qui venaient compenser la prolongation de la journée de travail de quelques minutes.

Ces attaques tous azimuts de la direction n'ont pas suscité de réaction collective pour l'instant, la direction faisant tout pour diviser les travailleurs et transformer son attaque contre tous en un problème pour chacun. Et elle s'emploie à opposer les salariés aux syndicats qui résistent à sa pression.

Mais elle n'est pas tranquille, car elle sent bien qu'il ne faudrait pas grand-chose pour que le mécontentement éclate, alors que cela fait des années qu'elle impose la baisse des revenus par le blocage des salaires, les suppressions d'emplois et l'aggravation des charges de travail.

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