Plate-forme chimique de Pont-de-Claix (Isère) : Grève et manifestation contre les suppressions d'emplois19/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2381.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Plate-forme chimique de Pont-de-Claix (Isère) : Grève et manifestation contre les suppressions d'emplois

Jeudi 13 mars, une marche a été organisée à l'appel de la CGT depuis le portail sud de l'usine chimique de Pont-de-Claix, près de Grenoble, jusqu'à la direction, empruntant l'avenue principale de cette commune ouvrière de l'agglomération grenobloise, dont l'activité a été rythmée depuis des décennies par celle du site chimique. Elle a réuni environ deux cents personnes, des travailleurs du site ainsi que des délégations venues apporter leur soutien.

Cette manifestation prolonge les actions de grève qui se sont déroulées ces derniers mois, pour protester contre les plans de suppressions d'emplois de la direction de Vencorex. Cela fait des mois en effet que celle-ci mène les travailleurs en bateau, prétendant étudier des technologies alternatives aux procédés actuels. Elle assure même vouloir la pérennité d'un site bientôt centenaire. En effet la chimie du chlore avait été installée là durant la Première Guerre mondiale, pour y fabriquer des gaz de combat. Mais, pour le moment, une seule chose est certaine : la filière de fabrication du produit TDI va être abandonnée, ce qui implique la suppression de 180 à 250 emplois chez Vencorex. Et plusieurs centaines d'autres seront remis en cause, sur la plate-forme comme sur d'autres sites et dans les entreprises extérieures.

La CGT avait donné à cette manifestation l'apparence d'un enterrement, avec marche funèbre en fond sonore et cercueil. Elle s'est terminée par un feu où ont été brûlés les drapeaux suédois et thaïlandais. En effet Vencorex, la plus grosse entité du site chimique, est entre les mains d'un géant de la pétrochimie, détenu à 100 % par l'État thaïlandais, et d'un groupe suédois.

La politique de la CGT, l'organisation la plus influente sur le site, est surtout de mettre en avant ses propres solutions techniques et la défense de « l'outil de travail » et des « savoir-faire français ». Elle a transmis dans ce cadre son propre projet industriel au préfet. Ce n'est pourtant pas dans les salons des préfectures ou de Matignon que les travailleurs obtiendront satisfaction. Et ce n'est pas non plus en désignant comme cible la Thaïlande ou la Suède, comme si le capitalisme bien français devait être bon par nature, que l'on arme les travailleurs pour faire valoir leurs intérêts face aux actionnaires actuels et à tous ceux, de toutes nationalités, qui se sont enrichis pendant des décennies sur le travail des salariés du site. Il y a largement les moyens de maintenir l'emploi, à condition d'aller prendre l'argent là où il est.

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