Pacte de responsabilité : Hollande fait les poches des travailleurs pour donner au patronat19/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2381.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pacte de responsabilité : Hollande fait les poches des travailleurs pour donner au patronat

Les mesures concrètes du pacte de responsabilité seront connues à la mi-avril et présentées au Parlement à la fin de ce mois. Syndicats, patronat et gouvernement auront alors fini de discuter des modalités selon lesquelles 30 milliards d'argent public seront distribués au patronat, et 50 milliards détournés du budget de l'État pour compenser le trou ainsi creusé. Quant aux contreparties en termes de créations d'emplois, il a été évident dès le début qu'il ne s'agissait que d'un alibi.

L'accord signé le 5 mars par le patronat et trois syndicats, la CFDT, la CGC et la CFTC, renvoie aux branches professionnelles la discussion sur les objectifs de créations d'emplois. Outre le fait qu'un objectif n'a rien à voir avec des créations réelles, un simple relevé de conclusions sera établi à la fin de ces discussions. Ce papier pourra ensuite être rangé dans un tiroir. Cela ne s'appelle même pas faire semblant.

La discussion a été plus âpre sur la répartition des 30 milliards. Il est vrai qu'il ne s'agit pas cette fois d'objectifs, mais d'argent sonnant et trébuchant. Les 20 milliards d'exonérations fiscales au titre du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) doivent être maintenus. Ce dispositif n'a pas créé d'emplois et profite même à des sociétés qui licencient, mais il est plébiscité par le patronat et cet argument suffit à Hollande. Pour les 10 milliards restants, il a été question de concentrer les baisses de charges sur les bas salaires, mais une partie du patronat, qui emploie des salariés plus qualifiés, est montée au créneau en expliquant que cela nuirait à la compétitivité de leurs entreprises, ainsi privées de ces allégements. Hollande a beau être très généreux avec les patrons, il peine à les contenter tous.

Pour ce qui est des économies budgétaires, la seule question est désormais de savoir dans quel service utile à la population le gouvernement va effectuer des coupes.

Le détail ne sera connu qu'une fois finies les élections municipales, mais les pistes évoquées jusque-là ne laissent aucun doute. On a entendu parler d'une baisse massive des dotations aux collectivités locales, de la remise en cause des embauches annoncées à l'Éducation nationale, d'un nouveau gel des salaires pour la plus grande partie des salariés de la fonction publique, d'une réduction du nombre global de fonctionnaires, comme si un véritable concours était engagé entre ministères pour serrer encore un peu plus la ceinture à la population.

L'argent distribué aux capitalistes sera pris sur les sommes qui servent à faire fonctionner les écoles et les hôpitaux, sur celui affecté au logement ou aux transports en commun. Seul le dosage de ces restrictions reste encore à déterminer.

Avec ce pacte de responsabilité, Hollande mérite bien le qualificatif de président des patrons, et d'ennemi acharné des travailleurs.

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