Le logement : De moins en moins un droit19/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2381.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le logement : De moins en moins un droit

Le 1er avril, les expulsions locatives vont reprendre. La trêve hivernale se termine en effet le 31 mars, après avoir été prolongée de quinze jours, officiellement par anticipation sur l'application de la loi Alur (pour « l'accès au logement et un urbanisme rénové ») récemment votée. Mais sans doute la période électorale n'est-elle pas étrangère à ce délai supplémentaire.

Cependant, délai ou pas, on va voir revenir des expulsions, vraisemblablement en plus grand nombre que l'année passée. Comme le rappelle l'association Droit au logement, qui appelle à manifester contre les expulsions samedi 29 mars, la spéculation immobilière, l'avidité de riches bailleurs ont entraîné en dix ans une hausse des profits locatifs de 70 %. Dans le même temps, la précarité, les bas salaires, le chômage et les situations de fin de droits ont multiplié les impayés de loyers. En 2012, 120 000 jugements d'expulsion ont été prononcés et environ 12 000, deux fois plus qu'en 2001, ont été effectués avec la présence de la police ou de la gendarmerie. Mais, si on prend en compte ceux qui partent avant l'intervention policière, selon la fondation Abbé-Pierre, on est plus près de 40 000 à 50 000 expulsions réelles.

La seule perspective des expulsés est, au pire, la rue, et plus souvent une solution précaire : s'entasser chez des parents ou trouver un logement de fortune comme plus de 3,5 millions de mal-logés en France.

Pas plus que le gouvernement précédent, celui de Hollande n'a pris de mesures radicales pour résoudre le problème du logement. Il n'est pas question pour lui de réquisitionner des logements vides et des bureaux vacants. Il ne veut pas toucher à la sacro-sainte propriété, et surtout pas à celle des gros promoteurs ou des propriétaires d'immeubles, comme les banques et les compagnies d'assurances. De même qu'il n'a nullement l'intention de prendre en main la construction des logements sociaux nécessaires. L'heure est aux économies sur le social, y compris le plus indispensable, quoi qu'il en coûte aux travailleurs les plus modestes.

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