Fermeture du foyer Cara de Saint-Ouen : Front de gauche et PS contre les jeunes travailleurs mobilisés19/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2381.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fermeture du foyer Cara de Saint-Ouen : Front de gauche et PS contre les jeunes travailleurs mobilisés

Depuis le 23 janvier dernier, une partie des résidents du foyer municipal Cara de jeunes travailleurs de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, se mobilisent. Ils ont d'abord réagi contre des expulsions effectives ou prochaines. Et depuis des semaines, ils distribuent des tracts dans la ville, manifestent devant la mairie, interviennent dans les différents meetings électoraux, etc.

Le foyer est la propriété de l'OPH de la ville, présidé par un représentant du PS, et est géré par une association présidée par la maire Front de gauche de Saint-Ouen. En se mobilisant, les résidents ont fini par apprendre que la fermeture du foyer avait été décidée par ces instances pour juin 2014, sans qu'ils en soient avertis. Aucun relogement n'a été prévu et d'ailleurs aucun courrier officiel sur la fermeture ne leur a été envoyé.

Au bout d'un mois et demi de mobilisation, la mairie a fini par reculer sur les expulsions prévues le 31 mars, sans reculer sur la fermeture définitive du foyer. Mais sur la suite, la mairie et l'OPH refusent de s'engager. Les résidents mobilisés revendiquent que des solutions de relogement digne soient recherchées, quitte à repousser la fermeture du foyer car, en effet, comment retrouver un logement en moins de quatre mois, à un prix qui leur soit accessible ?

Lundi 10 mars, une réunion était prévue pour discuter des solutions de relogement. Mais les élus municipaux et le directeur de l'OPH présents n'avaient aucune intention d'en discuter. Ils ont annoncé de façon aussi solennelle que ridicule que les 39 résidents placés dans le foyer par l'ASE (Aide sociale à l'enfance) avaient une solution, étant relogés dans une autre structure de l'ASE. Aucune autre solution n'a été proposée. Et ces élus ont expliqué qu'il serait « démagogique » de s'engager à la moindre garantie, mais qu'il faut pourtant leur faire « confiance ».

Les résidents mobilisés ont aussi été accusés « d'instrumentaliser » les autres, de mettre en péril les emplois des salariés du foyer et d'entraver par leur mobilisation les recherches de solution. Les élus PC et le président PS de l'OPH ont aussi essayé de diviser les résidents en faisant miroiter une solution pour ceux qui ne se mobiliseraient pas, utilisant les mêmes arguments que les patrons et la droite pour attaquer ceux qui se battent.

Si ces élus ont cette attitude provocatrice, c'est qu'ils savent que bien des habitants de Saint-Ouen sont écœurés par la façon dont ils traitent des jeunes travailleurs, bien souvent déjà victimes du chômage et de la précarité. Mais toutes ces méthodes et ces attaques ne font qu'attiser la colère et l'envie de ne pas se laisser faire des résidents mobilisés.

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