L'entreprise Call Expert, rassemblant plusieurs centres d'appel dans tout le pays, a été placée en redressement judiciaire en octobre dernier. Son patron a été mis en examen pour abus de bien sociaux et usage de faux.

Le tribunal de commerce d'Amiens a validé le 26 février la reprise de plusieurs sites par différents repreneurs, avec à chaque fois de très importantes suppressions d'emplois. Le site d'Abbeville est ainsi repris par l'entreprise Relaytion, avec 330 licenciements sur 490 emplois. Le site de Roubaix va au groupe belge IPG, qui ne garde que 37 salariés sur 114. Et à La Réunion le repreneur Bpooi écarte 38 salariés sur 48.

Les salaires payés par le patron voyou de Call Expert étaient à peine au-dessus du smic. Les indemnités de licenciement sont du même ordre. Par exemple, pour douze ans de travail, avec des horaires de nuit, des week-ends et des jours fériés travaillés, une salariée du site de Roubaix déclarait à la presse qu'elle ne toucherait pas plus de 2 000 euros.

Après avoir manifesté à Abbeville et à Paris, les travailleurs de Call Expert sont allés interpeller le gouvernement, pour réclamer au moins des indemnités décentes pour tous.

Les presque 700 salariés de Call Expert ont travaillé pendant des années pour enrichir un escroc. Aujourd'hui, on veut les livrer à des patrons licencieurs, et c'est inacceptable.