STEF, Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise) : Le bras de fer continue26/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2378.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

STEF, Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise) : Le bras de fer continue

Depuis le 31 janvier, les travailleurs du dépôt STEF de Saint-Ouen-l'Aumône ont cessé le travail. Ils protestent contre leurs conditions de travail et réclament une prime. Sur le site, une soixantaine de salariés approvisionnent 170 magasins de produits surgelés Picard.

Traditionnellement, en janvier, les travailleurs recevaient entre 600 et 700 euros de prime, comme dédommagement des conséquences du travail supplémentaire occasionné par les fêtes de fin d'année. Mais, cette année, la direction n'en a même pas accordé la moitié, prétextant des économies et justifiant cela par le fait que les travailleurs du site étaient parmi les mieux payés, la DRH affirmant même que « les anciens sont trop chers ». Le groupe STEF a un chiffre d'affaires qui dépasse le milliard d'euros et qui progresse encore, comme ses bénéfices d'ailleurs. Les travailleurs ne voient aucune raison d'accepter de nouveaux sacrifices.

La grève a aussi été l'occasion de dénoncer les conditions de travail. Les préparateurs de commandes travaillent dans des entrepôts frigorifiques à moins 28 degrés. À cette température, par mesure de sécurité, il faudrait revenir à une température positive toutes les 50 minutes. Dans les faits, cela n'est possible qu'une fois les commandes terminées, souvent après plus d'une heure. Les brûlures dues au froid ne sont pas rares, au bout des doigts, des orteils, du nez ou des oreilles.

Le fait que les travailleurs n'acceptent pas de subir sans rien dire est insupportable à la direction. Dernièrement, c'est sur le site de Chaulnes, dans la Somme, que le groupe a essayé à plusieurs reprises de faire condamner un délégué par les tribunaux, sous prétexte qu'il avait mis d'autres paroles sur une chanson dont l'employeur aurait détenu les droits d'auteur. Heureusement, ce salarié a été relaxé.

À Saint-Ouen-l'Aumône, l'acharnement de la direction contre toute contestation vient de se matérialiser par le fait qu'elle a envoyé des huissiers, puis accusé les grévistes de bloquer le site et les marchandises. Évidemment, puisqu'ils sont en grève et que cela dépend de leur travail. Sous ce prétexte, la direction menace de licencier 23 salariés du site, dont tous les délégués.

Le 19 février, date du début des entretiens préalables, un rassemblement de soutien a eu lieu devant l'entreprise. Des dizaines de travailleurs de l'agglomération, du département et de sites STEF d'autres régions sont venus exprimer leur solidarité, et c'est déjà une réponse à l'arrogance d'un patron qui se croit tout permis.

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