Stages en entreprise : Une loi a minima26/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2378.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Stages en entreprise : Une loi a minima

Une nouvelle loi sur les stages en entreprise vient d'être votée. Ces stages, qui sont souvent obligatoires pour valider les études, concernent beaucoup de lycéens et d'étudiants. Mais, devant la difficulté de trouver un premier emploi, bien des jeunes travailleurs effectuent aussi de tels stages pour afficher une expérience dans leur CV.

Le patronat profite abondamment de cette main-d'œuvre quasi gratuite. Le nombre de stages est passé de 600 000 en 2006 à un million et demi l'an dernier. Les entreprises tournent donc avec des stagiaires, bien souvent sans même respecter les lois déjà en vigueur, la nouvelle loi étant la cinquième en huit ans. Officiellement, un étudiant en stage ne doit pas remplacer un salarié absent ou licencié, ni exécuter une tâche régulière correspondant à un poste de travail permanent, ni occuper un emploi saisonnier ou faire face à un accroissement temporaire d'activité. Quand un stage arrive à son terme, une entreprise n'a pas le droit de reprendre immédiatement un stagiaire sur le même poste. Mais dans la réalité bien des patrons s'affranchissent de ces contraintes légales.

La nouvelle loi stipule que le temps de présence des stagiaires ne pourra plus être supérieur à celui des salariés de l'entreprise et qu'ils ne pourront plus se voir confier des tâches dangereuses. Ce qui en dit long sur les conditions de travail réelles des stagiaires. Dorénavant, les stagiaires auront droit aux tickets-restaurant et à une prise en charge partielle de leurs frais de transport. Ce qui n'est pas du luxe, vu que la gratification, c'est-à-dire la rémunération minimale, n'est que de 436 euros par mois : encore moins que le RSA. Mais cette gratification n'est obligatoire que si le stage dure plus de deux mois, la nouveauté étant que les patrons devront la verser dès la première journée de stage, alors qu'auparavant rien ne les obligeait à verser quelque chose les deux premiers mois.

Les pouvoirs publics ne donnent pas le bon exemple. Depuis un an déjà, les étudiants travailleurs sociaux qui effectuent des stages de plus de deux mois auraient dû bénéficier de la gratification, à partir de la rentrée 2013. Or, comme les moyens financiers des collectivités locales et des établissements médico-sociaux qui les accueillent sont limités, cette mesure a été repoussée à la rentrée 2014.

Les stagiaires font partie du monde du travail. Ils devraient avoir les mêmes droits que tous les autres travailleurs.

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