Loi Florange : Carte blanche pour les licencieurs26/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2378.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi Florange : Carte blanche pour les licencieurs

Lundi 24 février l'Assemblée nationale a adopté en deuxième lecture la loi Florange. Il y a deux ans, en pleine campagne présidentielle, Hollande, à la recherche des suffrages des travailleurs, promettait devant les ouvriers de l'aciérie ArcelorMittal en Moselle une loi qui obligerait les grands groupes à vendre leurs sites de production plutôt que de les fermer. Hollande voulait alors se donner un semblant d'image de fermeté face aux patrons. Et Montebourg en rajoutait quelques mois après, en parlant d'une « transmission forcée de l'entreprise par voie de justice ».

Ce qui reste aujourd'hui de ces mots ronflants se réduit à une simple obligation, pour les groupes de plus de 1 000 salariés qui veulent fermer une unité de production, d'informer le comité d'entreprise et de rechercher un repreneur pendant trois mois. Cette mesurette est même assortie de conditions restrictives : le site doit être rentable et sa reprise ne doit pas menacer la survie de l'activité du groupe. Autant dire qu'il sera très facile à la maison-mère de présenter un bilan déficitaire et d'éventuels repreneurs comme de dangereux concurrents. Et même les sanctions financières éventuelles que pourrait prendre un tribunal de commerce, s'il trouvait le refus des propositions de reprise par l'entreprise peu crédible, sont d'un montant dérisoire.

Voilà une loi qui ne devrait pas « stresser » les entreprises, comme le demandait dernièrement encore le président du Medef Pierre Gattaz. Elles pourront continuer à licencier en toute impunité. La loi leur offre finalement un cadre légal pour leurs méfaits.

Les leaders du Parti socialiste au gouvernement ne cachent pas le contenu réel de la loi : « une loi qui favorise la liberté d'entreprendre » d'après les propres mots de sa rapporteuse à l'Assemblée.

Pour l'heure, cette liberté d'entreprendre si chère à la classe capitaliste, c'est celle de jeter dehors des salariés après des années de travail. C'est le droit de ruiner des régions entières pour faire encore plus de profits sur le dos de toujours moins de travailleurs.

C'est bien de véritables mesures de coercition que la classe ouvrière devra prendre pour se protéger, à commencer par l'interdiction des licenciements et l'obligation de répartir le travail entre tous sans perte de salaire. Il lui faudra contester le droit de propriété de la bourgeoisie, cette dictature légale des possédants qui ruinent l'économie et la vie de ceux qui la font fonctionner.

Et ce sera salutaire pour toutes les classes populaires.

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