L'État et les travailleurs handicapés : Pas mieux qu'un patron privé26/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2378.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'État et les travailleurs handicapés : Pas mieux qu'un patron privé

Pendant onze ans et huit mois, l'État a été incapable de fournir un poste de travail adapté à une employée lourdement handicapée. Malgré la loi de 1975 faisant obligation d'accessibilité des locaux ouverts au public, l'administration s'est retranchée derrière le fait qu'elle n'avait pas de postes aménagés. Elle a donc dû rester chez elle et vivre avec une allocation d'adulte handicapé couvrant à peine ses besoins. C'est en octobre 1994 qu'elle a pu enfin occuper un poste à plein temps à la DDE (Direction départementale de l'équipement) à Grenoble.

Aujourd'hui, cette femme, qui avait réussi en 1983 un concours de catégorie C réservé aux handicapés, ne peut pas prétendre à une retraite anticipée à 58 ans, comme elle y a pourtant droit du fait de son handicap, n'ayant pas le nombre de trimestres demandés. Finalement, le ministère de la Fonction publique a reconnu qu'il y avait eu carence de l'État mais, au nom d'un « principe d'égalité », l'administration prétend ne pas pouvoir valider les années perdues, car l'État aurait alors à réparer bien d'autres injustices. Seule solution proposée : se mettre en arrêt maladie, puis en invalidité jusqu'à l'âge de la retraite, ou continuer à travailler jusqu'à au moins 62 ans !

Des propositions qui ont choqué tous ses collègues de travail.

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