Accessibilité pour les personnes handicapées : La date butoir repoussée aux calendes grecques...26/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2378.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Accessibilité pour les personnes handicapées : La date butoir repoussée aux calendes grecques...

Mercredi 26 février, le gouvernement devait annoncer de nouveaux délais à l'obligation de rendre accessibles et adaptés aux handicapés les lieux publics, les transports et les logements. Il est question de repousser la date limite du 1er janvier 2015, jusqu'à neuf ans pour certaines infrastructures.

Depuis au moins quarante ans, date de la première loi sur l'accessibilité pour les personnes handicapées, les gouvernements ont tous su faire des déclarations grandiloquentes sur la nécessité de prendre en compte le handicap. La première loi de 1975 proclamait l'accessibilité « priorité nationale ». Lors de sa réélection en 2002, Chirac en avait fait un de ses trois grands chantiers de son deuxième mandat présidentiel. Cela avait abouti à la loi de 2005 fixant à début 2015, dix ans plus tard, l'obligation de rendre accessibles aux personnes handicapées les bâtiments publics ou privés recevant du public.

L'échéance de 2015 approchant, le gouvernement avait d'abord reconnu, il y a plusieurs mois, qu'elle ne serait pas respectée... sans annoncer la moindre décision. Et aujourd'hui il envisage de la repousser : de trois ans pour les commerces de proximité et les cabinets médicaux, de six ans pour les écoles, mairies et chaînes de commerce, et de neuf ans pour les transports plus lourds.

Ministres et présidents font semblant de se soucier de la situation des personnes handicapées, mais ils n'ont jamais voulu prendre des mesures réellement contraignantes, ni même mettre les moyens suffisants.

Pourtant, obliger des grands groupes comme Carrefour ou Auchan à financer des travaux d'aménagement pour tous les commerces serait la moindre des choses. Ces groupes ont largement de quoi financer cela, et rapidement. Il faudrait aussi imposer aux bétonneurs comme Bouygues de réaliser ces travaux à prix coûtant partout où cela est nécessaire. Enfin, l'État pourrait embaucher des travailleurs pour réaliser ces aménagements dans les bâtiments publics.

Ce serait une utilisation de l'argent de l'État bien plus utile et bien plus rationnelle que tous ces cadeaux fiscaux donnés généreusement aux mêmes grands groupes de la distribution et du bâtiment.

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