Biscuits LU Château-Thierry : Les leçons de morale ne remplacent pas la paie23/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2373.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Biscuits LU Château-Thierry : Les leçons de morale ne remplacent pas la paie

À l'usine de biscuits LU de Château-Thierry, la direction ne cesse de faire la morale et des opérations de communication, tout en baissant les effectifs et avec des augmentations dérisoires de salaire. Et Mondelez International, le groupe fabriquant les biscuits Oréo et dont dépend LU, distribue des milliards aux actionnaires.

La direction prodigue ses bons conseils dans les revues qu'elle envoie aux travailleurs : elle leur explique comment se relaxer, comment faire pour être au meilleur de la forme. D'après elle, ils auraient la chance de travailler dans « une usine en or ». Mais tout cela s'accompagne de rappels à l'ordre pour respecter les différentes consignes, quand ce n'est pas pour insinuer qu'en ne les respectant pas les salariés souffriraient par leur faute de troubles musculo-squelettiques et de santé en général. Comme si l'augmentation des cadences et la dégradation des conditions de travail n'y étaient pour rien !

Question salaire, la direction propose des augmentations de 0,7 % au 1er avril, et 0,8 % au 1er octobre. Question emploi, les travailleurs qui partent à la retraite ne sont pas remplacés, si ce n'est par des intérimaires qui représentent maintenant près de 20 % des effectifs. Et quand la direction impose de prendre des jours de congés pour amortir les aléas de la production, elle ne paye pas les intérimaires.

Lorsque des protestations commencent à s'élever, la direction sort un autre discours. Elle l'a récemment montré à l'usine de Viana, en Espagne, où un syndicat a appelé à une grève illimitée pour que les temps de repos des travailleurs en horaires flexibles soient respectés. Mondelez a alors annoncé que cette grève était disproportionnée et irresponsable. Comme si le fait que la santé des salariés soit détruite par les conditions de travail n'était pas grave, comme si les suppressions d'emplois n'étaient pas un acte profondément irresponsable à leur égard.

Par contre, d'après la direction elle-même, les mesures d'économies et de suppression de certains types de production lui ont fait gagner plus de 420 000 euros en 2013 sur l'usine de Château-Thierry. Cela représente plus de 4 000 euros par salarié.

Fin 2013, le groupe Mondelez a versé aux actionnaires 1,7 milliard de dollars en leur rachetant des actions. Il y aurait là de quoi donner 2 000 euros par mois à plus de 50 000 personnes pendant un an. Le groupe compte aller jusqu'à 7,7 milliards de dollars d'ici 2016. Mais, pour qu'il pense aux emplois et aux salaires, il faudra l'y forcer.

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