Vencorex - Le Pont-de-Claix (Isère) : Au moment où elle supprime des emplois, la direction impose le silence15/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2372.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Vencorex - Le Pont-de-Claix (Isère) : Au moment où elle supprime des emplois, la direction impose le silence

Au moment où elle se prépare à supprimer entre 250 et 300 emplois (sur 540 salariés de son personnel à Pont-de-Claix), la direction de la société chimique Vencorex impose sa censure sur les informations sur sa situation.

En effet, alors que le syndicat CGT annonçait des réunions d'information au sein de l'entreprise et à la population locale, la direction a prévenu les membres du comité d'entreprise de « conséquences financières et pénales » s'ils ne respectaient pas la confidentialité des informations qu'ils ont reçues en réunion de CE. Elle écrit : « La diffusion de ces informations est de nature à créer des dommages importants à notre société. Cette divulgation porterait atteinte au secret des affaires. Tout usage autre que la stricte information nécessaire des membres du CE (...) relève d'un abus de confiance et, un de nos actionnaires de référence étant un groupe coté en Bourse, peut s'inscrire dans une manipulation du cours boursier ou d'un délit. » Et, plus loin, la direction affirme « protéger les intérêts de notre société et de notre site de Pont-de-Claix, à la durabilité et la profitabilité duquel nous travaillons actuellement ».

D'une certaine façon, cette lettre pointe un manque de confiance des dirigeants d'entreprise sur leur propre système, puisque de simples informations sur lesdites productions (ici, des produits effectivement utiles) pourraient créer des dommages à Vencorex. Et, en plaçant côte à côte la recherche de durabilité et de profitabilité, cette lettre indique ce qui motive vraiment la direction.

Le cabinet d'experts nommé par le syndicat, visé de la même manière dans ces courriers, a d'ailleurs renoncé à participer à ces réunions d'information.

Les actionnaires ont toute liberté de priver des travailleurs de leur gagne-pain. En revanche, pour les travailleurs, c'est « silence dans les rangs » au nom du secret des affaires. Il faudra bien abolir ce dernier, qui ne sert qu'à dissimuler les mauvais coups.

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