La Redoute Roubaix-Wattrelos : Non aux licenciements !15/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2372.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Redoute Roubaix-Wattrelos : Non aux licenciements !

Jeudi 9 janvier, la direction de La Redoute a annoncé son plan : un poste sur deux supprimé d'ici quatre ans ! La saignée, étalée sur quatre ans, devrait toucher au total 1 178 salariés sur les 2 432 que compte La Redoute-France, auxquels se rajoutent les 172 postes supprimés de la filiale Relais colis. Si la majorité des postes supprimés concerne le site industriel de logistique de la Martinoire à Wattrelos, une grande partie des salariés (un sur trois) du site de Roubaix sont aussi touchés. Ces suppressions se feraient sous la forme de départs « volontaires », de secteurs externalisés et de licenciements.

C'est la PDG actuelle qui a annoncé ce plan de restructuration de l'entreprise, Nathalie Balla, la même à qui le milliardaire Pinault doit céder l'entreprise pour un euro symbolique. Elle est donc bien décidée à faire le sale boulot que Pinault veut sous-traiter, à savoir licencier.

Car il s'agit bien d'un plan de licenciements, même si la direction minimise l'annonce en parlant d'une majorité de « départs volontaires ». Tout est fait dans le plan pour contraindre les travailleurs à partir « volontairement » avec des indemnités minables : trois mois de salaire auxquels se rajoute... un demi-mois de salaire par année d'ancienneté !

Quant à ceux qui resteraient, il serait prévu une disponibilité des salariés sept jours sur sept, 24 heures sur 24, et des horaires variables en fonction des périodes, des commandes, et même de l'état de la journée. De plus, le passage à la convention collective du transport devrait faire reculer de nombreux droits sur la rémunération, les arrêts maladie ou les temps de pause. Ensuite, les salariés du site industriel devront accepter d'être polyvalents sur plusieurs postes de logistique. Or de nombreux travailleurs, esquintés par des gestes répétitifs, ne pourront pas tenir tous les postes exigés. Et la filialisation de certains secteurs laisse planer encore plus de doute sur l'avenir de ces salariés.

Ces sacrifices demandés par l'actuelle et la future direction seraient prétendument motivés pour assurer « l'avenir de l'entreprise ». Mais rien ne garantit l'avenir des salariés qui resteraient. En fait, le plan est avant tout motivé pour écoeurer et pousser au « départ volontaire » le maximum de salariés.

Au lendemain de l'annonce, à la Martinoire, 400 des 600 salariés présents se sont réunis en assemblée générale et les huées contre la direction étaient nombreuses. Samedi 11 janvier, jour de travail obligatoire pour moins de 300 salariés, 130 ont débrayé pendant une heure et demie. À Roubaix, près de 150 travailleurs se sont réunis en assemblée le vendredi 10 janvier. D'autres actions sont à prévoir.

Pinault veut céder La Redoute d'ici le 31 mars. Tant qu'il est là, les travailleurs ont un milliardaire sous la main, un milliardaire qu'ils ont largement contribué à enrichir. C'est donc à Pinault qu'ils doivent présenter la note, afin qu'aucun licenciement contraint ne se fasse et pour garantir le plus longtemps possible les salaires de tous, ceux qui partiraient comme ceux qui resteraient.

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