Jean Caby, Saint-André-lez-Lille (Nord) : « Steiner, tes promesses, on les croit plus ! »01/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2370.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Jean Caby, Saint-André-lez-Lille (Nord) : « Steiner, tes promesses, on les croit plus ! »

L'usine Jean Caby implantée à Saint-André-lez-Lille fabrique des produits alimentaires à base de viande. Les conditions de travail y sont très dures et les salaires ne dépassent pas 1 200 euros en production.

Depuis 2004, l'usine a changé plusieurs fois de propriétaire et si, au début des années 2000, le site comptait encore près de 1 000 salariés, ils ne sont plus aujourd'hui que 370. La majorité des licences de fabrication ayant été revendues, il ne reste plus sur le site que la fabrication des saucisses cocktail.

Quant à l'actuel patron, Éric Steiner, il a acquis les usines du groupe pour 1 euro symbolique. Il avait triomphalement annoncé qu'il comptait investir 35 millions d'euros. Mais, à Saint-André, pas un seul centime n'est arrivé.

Aujourd'hui, Steiner veut se débarrasser de l'usine. Une opération immobilière est en cours qui devrait lui rapporter plus de 20 millions d'euros !

L'usine de Saint-André est donc en train de pourrir sur place. Les machines en panne ne sont plus réparées, les plafonds s'effondrent par endroits et certains fournisseurs ne sont plus payés... La direction affirme qu'elle va construire une nouvelle usine à Comines, où seront reclassés les salariés de Saint-André, mais pour le moment aucun permis de construire n'a été déposé. Comme le disent les ouvriers, « Steiner est plus pressé de vendre son usine que d'en construire une nouvelle. »

À l'appel de l'intersyndicale CGT-UNSA, le mardi 17 décembre une centaine de salariés ont décidé de bloquer l'entrée du site dès 5 heures du matin. Ils veulent des garanties concrètes sur la préservation de tous les emplois et sur la construction de l'usine de Comines. Chez les grévistes, dont certains étaient en grève pour la première fois, c'est la fierté qui dominait. Ils ont reçu le soutien chaleureux des riverains.

La direction a très vite réagi par un tract, signé de la main même de Steiner, accusant la CGT de menacer l'entreprise d'un dépôt de bilan. Le lendemain, l'encadrement a relayé cette propagande en agitant la peur de la faillite immédiate et a tenté d'envoyer des non-grévistes lever le blocage. Dans ce climat tendu, les grévistes ont préféré se retirer pour ne pas tomber dans le piège de l'affrontement entre ouvriers.

La direction a également fait signer une pétition anti-CGT aux non-grévistes mais sur les 200 non-grévistes, seulement 80 l'ont signée.

Le mouvement est suspendu mais ce qui se discute maintenant, c'est d'aller convaincre tous les travailleurs de l'usine qu'il faudra être plus nombreux la prochaine fois et que tous les ouvriers, grévistes ou non-grévistes, ont un seul ennemi : les patrons du groupe.

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