Formation professionnelle : Une avancée... pour le grand patronat01/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2370.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Formation professionnelle : Une avancée... pour le grand patronat

Dans la nuit du 13 au 14 décembre, le grand patronat, représenté par le Medef, a finalisé le texte de l'accord sur la formation professionnelle qui va avoir des conséquences pour les millions de salariés du secteur privé en France.

Cet accord est tellement fait au seul bénéfice des actionnaires des plus grandes entreprises du pays que même les autres organisations patronales, celles représentant les entreprises de moins de 300 salariés, pourtant peu soupçonnables de dérives gauchistes, en ont condamné le contenu comme un hold-up des grands groupes sur la formation professionnelles des salariés. Il n'empêche que quatre confédérations syndicales, la CFDT, la CGC, FO et la CFTC, ont immédiatement fait savoir qu'elles allaient signer cet accord et que, sans délai, Sapin, le ministre du Travail, a tenu à le présenter comme « une grande réforme porteuse d'avenir ». Et Hollande en personne y est allé de son compliment, le qualifiant « d'accord majeur ». C'est-à-dire que, dans les prochaines semaines, le gouvernement s'apprête à transcrire dans la loi les reculs institués par cet accord, comme il l'avait fait pour l'accord sur la flexibilité dit « ANI ».

Au moins deux milliards dans les caisses du grand patronat

Pour commencer, si les toutes petites entreprises ne verront pas leur contribution au financement de la formation professionnelle baisser, celles de plus de 20 salariés, elles, verront leur contribution ramenée de 1,6 % de la masse salariale à 1 %, soit une diminution de 37 %, soit encore une économie annuelle de plus de deux milliards d'euros. Pour la très grosse majorité, il s'agit des entreprises de plus de mille salariés ou appartenant à des groupes.

De plus, l'accord supprime l'obligation légale pour toutes les entreprises de consacrer chaque année 0,9 % de leur masse salariale à la formation professionnelle de leurs propres salariés.

Un droit fictif pour les travailleurs

Pour justifier l'accord des syndicats, le Medef a lâché une broutille. Le droit à la formation individuelle des salariés, et à leur initiative, que les entreprises validaient au maximum à hauteur de 120 heures, passera à 150 heures que les salariés pourront conserver... jusqu'à la retraite. Sauf que les 150 heures en question ne permettent absolument pas aux salariés d'avoir une quelconque formation réelle, celle-ci nécessitant 600 heures au minimum et jusqu'à plus de 1 200 heures.

Enfin l'accord stipule que le droit au congé de formation à la demande du salarié pendant les heures de travail devient soumis à la seule appréciation et acceptation de l'employeur, alors que, jusque-là, le refus de l'employeur était strictement limité.

En réalité cet accord et la loi qui devrait l'accompagner ne sont des avancées que pour le patronat et représentent une nouvelle attaque contre les droits des travailleurs.

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