Darty est en train de supprimer les emplois de 470 salariés qui travaillent dans les sièges de Marseille, Lille, Metz et surtout de la région parisienne. À Lille, nombre de salariés touchés par les suppressions de postes ont connu cette situation, il y a quatre ans, lorsque les filiales Nord et Normandie ont fusionné. Ils ont accepté la mutation du siège de Caen à Lille. Quatre ans plus tard, il faudrait accepter d'aller à Nantes. Une de ces salariés, qui avait accepté cette nouvelle mutation, s'est vu refuser par la direction la prise en charge d'un aller et retour mensuel en train de Nantes à Lille jusqu'à la fin de l'année scolaire pour rendre visite à ses enfants restés chez leur père. La direction se moque bien des conditions de vie des uns et des autres, tout ce qui compte, c'est que pas un centime ne sorte de sa poche. Quant aux salariés, ils seront moins nombreux pour faire le même travail, puisque l'activité des sièges reste la même.

La direction invoquerait des pertes d'argent avec ses nouveaux magasins en Espagne, Italie et Angleterre ainsi qu'avec sa Darty Box. Mais elle oublie ses bénéfices récents : 26,4 millions pour 2013 et 78,7 pour 2012, sans compter ceux accumulés au fils des années. Darty reste le « groupe mondial le plus rentable dans son secteur d'activité ». Ce sont les termes mêmes de son nouveau PDG qui n'a pas fait mystère du montant de sa prime d'installation à la tête du groupe de 58 000 euros.

Ce serait donc aux salariés de payer les pertes ? Et à la direction d'encaisser les profits. Les salariés de Lille ont organisé un rassemblement avec la CGT et FO, fin novembre, au siège parisien de Bondy. Il a réuni les salariés menacés par les licenciements et de nombreux autres qui n'entendent pas laisser la direction faire ses mauvais coups.