Carrefour, Claira (Pyrénées-Orientales) : Grève contre le sous-effectif et les pressions de la direction01/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2370.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour, Claira (Pyrénées-Orientales) : Grève contre le sous-effectif et les pressions de la direction

Vendredi 27 décembre, à partir de 3 h du matin, la majorité des employés des rayons épicerie et produits frais de l'hypermarché Carrefour Claira, près de Perpignan, se sont mis en grève pour exiger l'arrêt des pressions et dénoncer le manque de respect de la part de certains chefs se faisant les relais de la politique de la direction. Cela, alors que le sous-effectif permanent dans le magasin se traduit partout par une dégradation croissante des conditions de travail, aggravée par le surcroît d'activité en ces périodes de fêtes.

Avertie de la possibilité d'un débrayage, la direction s'est voulue menaçante la veille, en affirmant qu'elle ne bougerait pas et même qu'elle se chargerait du cas des employés jugés pas assez rentables. Des menaces qui n'ont fait que renforcer la détermination des travailleurs, bien décidés à se faire respecter.

Après avoir discuté à l'entrée du personnel avec les arrivants, dont certains parmi les vendeurs et les caissières ont rejoint la grève, les grévistes ont décidé lors d'une première assemblée générale de maintenir la grève toute la journée. Prévenus du mouvement, des militants CGT de l'union locale sont venus apporter leur soutien, et la presse locale est venue rendre compte de la grève.

De son côté, sans doute surprise par l'ampleur du mouvement, la direction a mobilisé en urgence tous ses cadres pour leur faire remplir péniblement les rayons, sous le regard amusé des grévistes. Autre détail amusant : après que les grévistes se sont ravitaillés en croissants, la direction s'est sentie obligée de faire de même pour les non-grévistes... une fois le travail fait.

Une deuxième assemblée générale a décidé d'envoyer auprès de la direction les délégués syndicaux, ceux de la CGT qui étaient depuis le début dans le mouvement, mais aussi ceux du syndicat FO, qui ne s'étaient pas associés à la grève mais avaient la veille distribué un tract dénonçant la dégradation des conditions de travail.

En réponse à l'exposé des revendications par les délégués, la direction a plus ou moins promis d'en tenir compte, en tout cas en ce qui concerne les relations entre les employés et l'encadrement, en sortant de son chapeau un projet de « management positif », censé, d'après la définition, « répondre aux attentes des employés tout en garantissant la performance au sein de l'entreprise ». Si personne n'est dupe de cette promesse qui consiste surtout à s'engager à faire des efforts de communication pour mieux nous expliquer comment travailler malgré le sous-effectif et la surcharge de travail, les grévistes, après le compte-rendu en assemblée générale, ont exprimé leur satisfaction de s'être fait respecter et le sentiment d'avoir marqué des points, avant de conclure cette journée de lutte.

Et surtout, tous semblent déterminés, si la direction ne donne pas suite et si les choses ne s'améliorent pas, à remettre ça en convainquant d'autres secteurs du magasin, confrontés eux aussi à la dégradation de leurs conditions de travail.

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