Sans-papiers - Roissy : Report de l'ouverture d'une salle d'audience24/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2369.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-papiers - Roissy : Report de l'ouverture d'une salle d'audience

La ministre de la Justice Christiane Taubira a reporté l'ouverture d'une salle d'audience du tribunal de Bobigny près de l'aéroport de Roissy. Cette salle devait ouvrir le 1er janvier dans la zone d'attente pour personnes en instance (Zapi) de Roissy, encerclée de barbelés, où chaque année plusieurs milliers d'étrangers en situation irrégulière sont maintenus dès leur descente d'avion, avant leur expulsion. En octobre, une annexe du tribunal de grande instance de Meaux (Seine-et-Marne) avait déjà ouvert dans l'enceinte du centre de rétention des étrangers en situation irrégulière du Mesnil-Amelot, également au bord des pistes de Roissy.

L'objectif du gouvernement, en établissant ces annexes, est d'accélérer les procédures d'expulsion, au moindre coût, qui plus est. Les associations de défense des étrangers sans papiers avaient protesté, à juste titre. Le fait que le tribunal du Mesnil-Amelot se trouve dans la même enceinte que le centre de rétention, ainsi qu'une caserne de CRS, montre l'indépendance de la justice sous un curieux jour. En outre, cette salle d'audience et celle de la Zapi sont difficilement accessibles, ce qui met à mal le principe selon lequel les procès doivent être publics.

Si le gouvernement a reporté l'ouverture de la salle d'audience de la zone d'attente, ce n'est pas par égard pour les droits des étrangers sans papiers, mais parce qu'il redoutait qu'elle soit jugée inconstitutionnelle. Sur le fond, Ayrault, Valls et... Taubira ne désarment pas dans la course aux expulsions d'étrangers et dans les pratiques sordides qui l'accompagnent nécessairement.

Partager