CICE : Beaucoup d'argent, mais peu d'emplois24/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2369.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CICE : Beaucoup d'argent, mais peu d'emplois

D'un coût pour les finances publiques de 10 milliards d'euros en 2014, puis de 20 milliards d'euros par an à partir de 2015, le crédit impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) a été vendu par le gouvernement comme créateur d'emplois : 50 000 en 2013, 100 000 en 2014 et au total 300 000 emplois gagnés en cinq ans. Cette estimation « est très incertaine », souligne une note de l'Insee, qui estime que les entreprises ne créeront sans doute que la moitié des emplois promis. Elle considère en effet que les entreprises vont utiliser cette manne pour améliorer leur situation financière plutôt que pour embaucher. C'est également ce qu'écrivent l'OFCE et d'autres économistes, par ailleurs tout à fait favorables à cette mesure.

Ce qui est sûr, en revanche, est que les classes populaires paieront l'addition : 6,4 milliards seront ainsi financés en 2014 par la hausse de la TVA, et le reste par des coupes dans les budgets publics.

Ce qui est également sûr est que le CICE rapportera gros aux entreprises, qui ne sont parfois guère exposées à la concurrence dont il est censé les protéger. « Les entreprises du BTP n'en croient pas leurs yeux ! expliquait un connaisseur. Pour elles, c'est un pur effet d'aubaine, car il n'y a aucune chance qu'elles délocalisent leur activité. » Vinci (111 à 189 millions) ou Eifffage (70 à 84 millions) font partie des gagnants. La grande distribution, elle aussi à l'abri de la concurrence étrangère, n'est pas en reste : Carrefour (105 millions), Casino (79 à 126 millions), etc. Les banques devraient se partager quelque 900 millions d'euros. Et, cerise sur le gâteau pour les grandes sociétés, elles exigent de leurs fournisseurs qu'ils répercutent le CICE en baissant leurs prix.

Les classes populaires vont payer la note de cette manne offerte aux patrons. Le Medef en avait rêvé, le gouvernement Hollande-Ayrault l'a fait.

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