Renault – Sandouville : Victoire de la lutte des « PRV »18/09/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/09/une2355.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault – Sandouville : Victoire de la lutte des « PRV »

92 anciens salariés de l'usine Renault de Sandouville, partis dans le cadre d'un Plan Renault volontariat (PRV) concocté par la direction et privés de ressources après le recul de l'âge de la retraite, ont enfin obtenu d'être indemnisés, après plus de deux ans de mobilisation.

En 2008, le PDG de Renault présentait une série de mesures visant à supprimer 6 000 emplois au total. Le PRV concernait les usines du groupe en France, y compris les filiales, les salariés âgés de 57 ans travaillant dans les services et les bureaux, mais aussi tous les ouvriers de production de l'usine de Sandouville et par extension tous les ouvriers des autres usines qui pouvaient quitter Renault. Il s'agissait, prétendait la direction, de ne plus devoir recourir au chômage partiel à l'usine de Sandouville.

Au total, ce plan a permis à Renault de supprimer plus de 4 400 emplois. Dans toutes les usines, un cabinet conseil épaulé par les cadres du service du personnel s'occupait d'embobiner les futurs volontaires... pour le chômage. La direction promettait 36 mois de chômage indemnisé par Pôle emploi et le basculement automatique en retraite à 60 ans.

La CGT du groupe Renault avait attaqué en justice ce plan de départs volontaires, bien moins favorable aux salariés qu'un plan social. Mais la direction, aidée par les témoignages des autres syndicats, avait remporté le procès.

Mais voilà, le gouvernement Sarkozy a modifié le nombre d'années cotisées nécessaire pour bénéficier d'une retraite entière. Jusque-là, les travailleurs en PRV voyaient le plan s'appliquer comme prévu et pouvaient faire valoir leur droit à la retraite. Mais désormais ils allaient se retrouver en fin de droits, et donc sans revenu dès le début de l'année 2013.

À l'usine de Sandouville, la direction avait trouvé mille salariés « volontaires » pour ces licenciements déguisés. C'est donc là que les anciens de Renault sans revenu se trouvèrent les plus nombreux. Un collectif de défense des « PRV Renault » fut constitué avec le syndicat CGT de l'usine. Un autre collectif, plus restreint, se mit en place à l'usine de Flins, où 400 licenciements en PRV avaient eu lieu.

Depuis plus de deux ans, les ex-Renault de Sandouville et de Flins ont donc organisé manifestations et distributions de tracts pour dénoncer leur situation. En 2012, les prud'hommes du Havre ont condamné Renault à verser 20 000 euros de dommages et intérêts à chacun des 90 ex-salariés de Sandouville. Mais Renault a fait appel, puis, pour éviter de perdre un nouveau procès, a entamé une négociation.

C'est cette dernière qui a abouti fin juillet 2013, concernant les anciens salariés de Sandouville. Ils ont définitivement gagné les 20 000 euros, auxquels s'ajoutera une indemnité individuelle.

Ce succès a été acquis grâce à l'action collective. Il encourage les 20 ex-PRV de Flins à rester mobilisés et, alors que les négociations ont commencé pour eux, à aller jusqu'au bout.

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